France : Deliveroo est ciblé par une campagne de boycott

Espérant convaincre les dirigeants de Deliveroo d’améliorer les conditions de travail de ses coursiers, la plateforme I-Boycott passe à l’action.

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Puisque la façon dont on consomme revient à voter pour le monde que l’on souhaite, une question se pose : souhaite-t-on vraiment encourager la baisse des revenus et la précarisation du travail ? Si la réponse est non, peut-être vaudrait-il mieux boycotter les services d’une entreprises telle que Deliveroo, livreur de repas cuisinés. C’est en tout cas ce que nous suggère la dernière campagne de la plateforme I-Boycott.

Constatant l’évolution de la grille tarifaire des livreurs de Deliveroo et considérant que l’entreprise ne respecte pas le statut d’auto-entrepreneur de ces mêmes livreurs, I-Boycott invite le plus grand nombre à se passer de Deliveroo.

I-Boycott justifie notamment sa démarche en s’appuyant sur des aspects juridiques.

« L’arrêt n°1737 de la Chambre sociale du 28 novembre 2018 rendu par la cour de Cassation, la plus haute juridiction française, explique que dès lors qu’une plateforme et son application ont recours à « un pouvoir de direction et de contrôle de l’exécution de la prestation du livreur caractérisant un lien de subordination », le statut d’auto-entrepreneur est utilisé abusivement par l’entreprise. »

Photo : 1000 Words / Shutterstock

Autre motif de mécontentement : la nouvelle politique de rémunération pratiquée par l’entreprise :

« Ce 7 août 2019, des livreurs se sont rassemblés lors d’une manifestation à Paris et ont appelé au boycott de Deliveroo en raison de la modification de la grille tarifaire des courses opérées via la plateforme, baissant le tarif des courses les plus courtes et augmentant celui des plus longues. Le résultat direct entraîne un risque de baisse de rémunération allant de 30 à 50% des revenus habituels, et la suppression du tarif minimal des courses. Dans un reportage du Monde, un livreur montre clairement la conséquence en termes de prix : « Trois euros, parfois 2 euros pour une course, c’est quoi ça ? J’étais obligé de venir ce soir ! Avant, le minimum, c’était 4,70 euros [à Paris], puis ça montait à 5, 6, 7 euros ». »

Mais au fait, pourquoi cibler Deliveroo en particulier ? I-Boycott s’en explique sur son site.

« Il est bien entendu que Deliveroo est loin d’être la seule entreprise du secteur à profiter du statut d’auto-entrepreneur, et à ne proposer que des courses peu rémunératrices : Uber, Foodora, et d’autres groupes contribuent également à la précarisation du travail des coursiers. Toutefois, en raison du contexte actuel, qui est la durée de plusieurs semaines des contestations des livreurs de Deliveroo, et l’entretien d’Élise Lucet avec Louis Lepioufle, responsable communication de l’entreprise, nous pensons plus pertinent de viser Deliveroo pour envoyer un message très clair à l’ensemble du secteur. »

Les revendications ? Les voici clairement formulées :

« Deliveroo France, il est temps de permettre à vos livreurs l’accès à de meilleures conditions de travail !

Acceptez de réévaluer votre grille tarifaire pour assurer un tarif minimum des courses, et une rémunération plus juste répondant aux attentes de vos livreurs.
Donnez la possibilité de requalifier le statut d’auto-entrepreneur de vos livreurs pour assurer des emplois plus stables ! »

Ces revendications seront transmises à l’entreprise dès que la campagne aura réuni au moins 1 000 participants sur la plateforme de I-Boycott. Deliveroo aura ensuite la possibilité de s’adresser à chacun des participants pour tenter de les convaincre de stopper leur boycott.

L’invitation est lancée.

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