Jacky Bonnemains
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Europe1.fr , modifié à
Cinq jours après l'incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen, l'inquiétude des habitants ne tarit pas. Christine Argelès, maire-adjointe de Rouen, et Jacky Bonnemains, président de l'association Robin des bois, s'agacent eux au micro d'Europe 1 du manque d'information communiquée par les autorités. 
INTERVIEW

"L'inquiétude ne retombe pas." Cinq jours après l'incendie de l'usine Lubrizol, Christine Argelès, maire-adjointe de Rouen, a exprimé sur Europe 1 son mécontentement face aux déclarations rassurantes et au manque d'information donnée par les ministres qui se sont succédé dans sa municipalité. 

"Manque d'information"

Edouard Philippe, en visite ce lundi, "continue de chanter le même refrain, comme le préfet, comme l'ARS", a quant à lui pointé Jacky Bonnemains, président  de "Robin des Bois", une association de protection de l’environnement, sur Europe 1. "Toujours est-il que les suies sont chargées en plomb, et que rien n'a été communiqué pour savoir comment les nettoyer et où les mettre ensuite." Ce "manque d'information" concerne aussi, selon Christine Argelès, les consignes laconiques communiquées aux Rouennais. "Quand on nous dit, "pas de danger mais mettrez des gants", ça génère forcément de l'inquiétude."

"Soi-disant décontaminé"

Au ministre de l'Environnement, l'association Robin des bois a demandé, avec succès, la publication d'une liste répertoriant tous les produits ayant brûlé dans l'incendie. "Elle sera rendue publique d'ici quelques jours, et permettra de mieux comprendre la toxicité en cause", souligne Jacky Bonnemains. Il remet aussi en cause la manière dont les autorités ont géré le nettoyage des zones potentiellement polluées, "soi-disant décontaminées en trois jours". "Les écoles ont été nettoyées par des agents municipaux, pas par des experts de la décontamination", remarque la maire-adjointe. 

Ce lundi, Edouard Philippe s'était dit "parfaitement conscient" des inquiétudes des Rouennais. "Un ensemble d'analyse permet de dire que la qualité de l'air à Rouen n'est pas en cause", avait-il poursuivi. Jacky Bonnemain s'impatiente de ces déclarations qui se veulent rassurantes. "Les gens vomissent, les gens dégueulent, les gens ont peur, les gens ont des insomnies. Ce sont des symptômes graves."