Une personne en fauteuil roulant (illustration)

Les gouvernement veut faire baisser le prix des fauteuils roulant

Getty Images/Cultura RF

Le budget de la Sécu 2020, présenté ce lundi, comprend des mesures destinées à faire baisser le prix des fauteuils roulants pour les personnes handicapées, notamment en permettant le remboursement par l'Assurance maladie d'équipements d'occasion. Il s'agit de "proposer une offre de fauteuils roulants diversifiée et des prix plus attractifs", a précisé dans un communiqué le cabinet de la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.

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Pour ce faire, le gouvernement va introduire une nouvelle procédure de "référencement sélectif" des fauteuils éligibles à un remboursement par la Sécurité sociale, ce qui devrait conduire à une "mise en concurrence" des fabricants et donc à des prix plus bas. Par ailleurs, les pouvoirs publics entendent "favoriser la réutilisation" de fauteuils roulants de seconde main, en autorisant leur prise en charge par l'Assurance maladie et en "développant une filière", ce qui "permettra également de réduire l'impact environnemental" de ces équipements.

L'association APF France Handicap demande des gages

Réagissant à ces annonces, l'association APF France Handicap a indiqué que les personnes concernées "attendent des actes forts sur les prix des fauteuils roulants", remboursés par la Sécu moins de 600 euros alors qu'ils peuvent coûter plus de 3000 euros. L'idée d'une "mise en concurrence" des fabricants ne doit pas conduire à un "choix limité" de fauteuils, a mis en garde Malika Boubekeur, de l'APF, d'autant que les personnes atteintes d'un handicap moteur ont besoin d'un fauteuil adapté à leurs besoins spécifiques.

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La création d'une filière de fauteuils d'occasion doit s'accompagner de garanties de sécurité, y compris en termes de "traçabilité des pièces détachées" et de "conditions de réparations", a-t-elle ajouté. "Il ne faudrait pas non plus que la personne handicapée se retrouve contrainte de prendre un fauteuil d'occasion pour des raisons financières, alors que ce ne serait pas son choix premier", a-t-elle encore commenté.

Selon elle, si les organismes qui financent les aides et les Maisons départementales des personnes handicapées "privilégient l'achat d'aides techniques d'occasion, au détriment d'achats neufs", on court le "risque de déstabiliser l'ensemble de la filière".

Déblocage de 90 millions d'euros

Le budget 2020 de la "Sécu" comprend une autre mesure à destination des personnes handicapées : elle s'adresse plus précisément aux quelque 550 adultes, atteints d'autisme ou d'un autre type de handicap, contraints chaque année de "s'exiler" dans un établissement spécialisé en Belgique, faute de place en France.

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Pour "mettre fin" à ces "séparations subies", le gouvernement va débloquer 90 millions d'euros sur trois ans (dont 20 millions en 2020) pour développer "des solutions alternatives à la hauteur des besoins des personnes et des familles", principalement dans les régions les plus touchées par ces situations "d'exil", l'Île-de-France, les Hauts-de-France et le Grand-Est.

Dans un bref communiqué, l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) a fait part de ses "interrogations" après l'annonce du gouvernement. "Que met-on derrière le mot alternative, concrètement ?", s'est interrogée l'association, qui se demande si ces annonces suffiront à "répondre à l'urgence" pour les familles.

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