Alors que cette rentrée a été marquée par une importante séquence climatique, le dernier rapport d’Enerdata montre que 2018 a atteint un niveau record pour la consommation d’énergie et les émissions de CO2. En cause, la consommation de charbon et de pétrole qui ne diminuent toujours pas et une accélération de la demande en gaz.

L’intensité carbone des pays du G20 – qui représentent 80 % de la demande énergétique mondiale – diminue beaucoup trop lentement pour respecter l’Accord de Paris. Voici la conclusion du bilan 2018 publié par le cabinet Enerdata. En cause, une économie mondiale encore très énergivore et un mix énergétique à 80 % fossile.
Des efforts toujours plus importants pour s’aligner avec l’Accord de Paris
Avec une réduction de 1,5 % en 2018, inférieure aux années précédentes, l’intensité énergétique, qui mesure la consommation d’énergie par unité de PIB, ne baisse que trop lentement pour rester sous un réchauffement limité à 2°C. La demande en énergie des 20 pays les plus riches de la planète continue de croître, à un rythme certes inférieur à celui de leur PIB, entraînant un niveau record pour les émissions de CO2, après trois années de stabilisation entre 2014 et 2016.
Infog économie mondiale toujours dopée aux fossiles
Résultat : les efforts restants à accomplir pour être en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris sont encore plus importants. L’Accord de la COP21 exige de diviser par deux les émissions de CO2 d’ici 2050. Cela se traduisait en 2015 par une nécessaire réduction des émissions à un rythme moyen de 2,9 %/an. Quatre ans plus tard, les efforts requis s’élèvent maintenant à 3,3 %/an. Avec une hypothèse de croissance moyenne du PIB de 3 % par an sur la période 2020-2050, l’intensité carbone de l’économie devra baisser de 6,3 % par an.
Forte croissance du gaz et des renouvelables
Le gaz connaît une forte croissance (+4,8 %). Les États-Unis et la Chine contribuent à plus de 70 % de cette hausse. Les échanges mondiaux de gaz naturel liquéfié (GNL) ont notamment crû de 8,5 %. En parallèle, le pétrole poursuit sa hausse, du fait de la demande de l’industrie pétrochimique et de la croissance du parc automobile, en particulier en Chine. Quant au charbon, il reprend une légère progression pour la deuxième année consécutive, tiré par la Chine et l’Inde, malgré des politiques anti-pollution et une transition vers davantage de gaz et de renouvelables. La consommation s’est en revanche contractée en Europe et aux États-Unis.
La production d’énergies renouvelables a également augmenté en 2018 (+10 % pour l’éolien et +24 % pour le solaire), mais le rythme d’installation de nouvelles capacités reste stable. Et si l’électrification s’accroît aussi, elle ne répond qu’à 1 % de la demande en énergie dans les transports, un secteur qui a pourtant un fort potentiel de décarbonation.  
Concepcion Alvarez @conce1

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