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« Des blagues crues au quotidien » : la lassitude des étudiantes en école d’ingénieurs

Les remarques sexistes ou sexuelles, sous couvert d’humour, sont de moins en moins tolérées dans un milieu où les filles sont plus nombreuses qu’il y a dix ans.

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Publié le 25 septembre 2019 à 20h45, modifié le 01 novembre 2019 à 11h13

Temps de Lecture 7 min.

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Travailler et partager son quotidien avec une majorité d’hommes : Irène*, diplômée de l’Ecole navale, sait ce que c’est. « A 23 ans, je suis partie sur un bateau, j’étais la seule fille à bord, avec des marins sous mes ordres. En tant qu’officier, nos galons envoient un message clair, et tout se passe bien avec les sous-officiers. Mais en tant que femme, on vous en demandera toujours plus. Ce sera mieux quand on sera plus nombreuses », témoignait la trentenaire, ingénieure et officière de marine, lors d’une conférence au dernier Salon du Bourget, en juin 2019.

Face à elle, des lycéennes et étudiantes venues de Picardie buvaient ses paroles. La petite délégation avait été amenée par Elles bougent, une association qui tente de renforcer la mixité dans les métiers de l’ingénierie. Armée de l’air, Aéroports de Paris... De stand en stand, des « marraines » de l’association racontaient à ces jeunes femmes comment, en tant qu’ingénieures, elles ont fait leur place dans l’aéronautique, le spatial ou le génie civil. Parfois difficilement.

Malgré une progression de 45 % ces dix dernières années, les étudiantes sont toujours minoritaires dans les formations d’ingénieurs. En 2017, elles représentaient 28 % des effectifs dans les quelque 201 écoles accréditées en France. Un pourcentage qui tombe « plutôt à 20 % si on retire les formations en chimie, biologie, agronomie ou écologie, où se concentrent la majorité des filles », précise une connaisseuse du sujet.

Une intériorisation des codes masculins

Comment ces étudiantes vivent-elles au quotidien leurs études dans un environnement majoritairement masculin ? « Le fait d’être une fille en école d’ingénieurs n’a jamais vraiment été un sujet pour moi », élude, détendue, Laura, étudiante à l’université de technologie de Compiègne (Oise). Valère, à Polytech Nancy, confirme : « Cela se passe bien, et si c’est nécessaire, j’ai un caractère qui me permet de m’imposer. »

Qu’elles aient intégré une école après deux ans de prépa ou directement après le bac, les étudiantes interrogées confient s’être rapidement acclimatées à cet environnement masculin, dont elles ont en partie adopté les codes. « Quand il y a des remarques, j’ai appris à les faire taire. D’ailleurs, les réflexions des élèves, comparées à celles entendues sur les chantiers, me font bien rigoler », témoigne Lucie, fraîchement diplômée des Hautes Etudes d’ingénieur (HEI).

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