Procédure de destitution : Trump attaque Biden, les médias, les élus

Le chef d'État américain s'en est notamment pris, mercredi, au probable candidat démocrate à la prochaine élection présidentielle, qualifié d'« escroc ».

avec AFP et Reuters

Temps de lecture : 5 min

Donald Trump, sous la menace d'une procédure de destitution, a laissé éclater sa colère mercredi. Le président américain s'en est pris à son possible adversaire démocrate en 2020, Joe Biden, qu'il n'a pas hésité à qualifier d'« escroc », mais aussi aux médias « corrompus » et aux élus coupables de « trahison », selon lui.

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Très agressif, Donald Trump a largement esquivé les questions sur le fond du dossier : la demande faite, par téléphone, à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d'enquêter sur les activités du démocrate Joe Biden et de son fils, Hunter.

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Pour Joe Biden, Donald Trump « a peur »

« Ce fut une magnifique conversation », s'est-il contenté de marteler lors d'une conférence de presse commune avec son homologue finlandais Sauli Niinisto, qui semblait par moments mal à l'aise. « J'ai beaucoup de respect pour les lanceurs d'alerte, mais seulement quand ce sont des vrais », a ajouté Donald Trump, évoquant l'individu, dont l'identité reste un mystère, à l'origine de la procédure de destitution lancée par la Chambre des représentants. « Biden et son fils sont de vrais escrocs », a-t-il tonné.

L'ancien vice-président Joe Biden, favori de la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine de novembre 2020, a déclaré mercredi que Donald Trump ne parviendrait pas à le « détruire ».

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« Que les choses soient claires pour Trump et ses hommes de main (…), vous ne me détruirez pas. Et vous ne détruirez pas ma famille. Peu importe combien d'argent vous dépensez ou la dureté des attaques », a déclaré Joe Biden dans un discours préparé pour un déplacement à Reno, dans le Nevada, mercredi soir. « (Trump) a agi ainsi parce que, comme toutes les brutes, il a peur », a-t-il ajouté, selon des extraits diffusés par son équipe de campagne. « Il a peur de la sévère défaite que je pourrais lui infliger en novembre prochain. »

« On ne plaisante pas ici »

Déterminés à maintenir la pression, les démocrates du Congrès ont menacé mercredi de forcer la Maison-Blanche à leur fournir des documents qu'ils réclament. Les parlementaires adresseront formellement à l'exécutif une injonction vendredi, s'il ne s'y plie pas volontairement d'ici là.

« On ne plaisante pas ici. Nous ne voulons pas que cela traîne pendant des mois et des mois, comme cela semble être la stratégie du gouvernement », a mis en garde le président démocrate de la puissante commission du Renseignement de la chambre basse, Adam Schiff.

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Le cercle rapproché de Trump joue la montre

En réponse, le 45e président de l'histoire américaine donne depuis trois jours dans la surenchère. Dimanche, Donald Trump a cité un pasteur baptiste qui parlait de risques de « guerre civile ». Lundi, il a suggéré d'arrêter un élu démocrate pour « trahison ». Mardi, il a dénoncé un « coup d'État » le visant. « Les démocrates qui ne font rien devraient se concentrer sur notre pays, plutôt que de faire perdre à tout le monde du temps et de l'énergie sur des CONNERIES », a-t-il écrit sur Twitter mercredi.

Pour l'heure, le cercle rapproché de Donald Trump semble déterminé à jouer la montre, son chef de la diplomatie, Mike Pompeo, et son avocat personnel, Rudy Giuliani, au cœur de ce dossier, refusant le calendrier fixé par les élus démocrates du Congrès. Considéré comme un des membres les plus influents de l'administration Trump, Mike Pompeo faisait partie des personnes ayant écouté l'appel avec Volodymyr Zelensky.

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Interrogé sur cette affaire lors d'une conférence de presse à Rome, le secrétaire d'État, qui a lui-même fait l'objet d'une injonction formelle de trois commissions du Congrès pour leur livrer des documents, a laissé planer le doute sur les suites qu'il y donnerait. « Nous ne tolérerons pas que des individus au Capitole intimident des employés du département d'État », a-t-il déclaré.

Des « représentants » américains ciblés par l'« administration Trump » ?

Les élus démocrates ont fixé des dates pour entendre cinq hauts diplomates susceptibles de leur fournir des informations sur le scandale ukrainien. Au Capitole, siège du Congrès, une réunion était scrutée de près, car demandée en urgence par l'inspecteur général du département d'État Steve Linick, qui a présenté des documents liés de loin à l'affaire ukrainienne.

Selon un communiqué commun de trois responsables démocrates, il a notamment partagé le contenu d'une enveloppe siglée « Maison-Blanche » renfermant « fausses informations » et « théories du complot » sur Joe Biden et l'ancienne ambassadrice des États-Unis à Kiev Marie Yovanovitch.

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« La réunion et les documents soulèvent des questions troublantes sur les efforts apparents au sein et en dehors de l'administration Trump pour cibler des représentants précis », s'inquiètent les dirigeants démocrates.

Poutine ironise sur la présidentielle américaine

Donald Trump, qui assure que son échange téléphonique estival avec Volodymyr Zelensky n'avait rien de répréhensible, a reçu mercredi un soutien dont il se serait probablement bien passé : celui du président russe Vladimir Poutine.

« Je ne vois rien de compromettant dans la conversation entre Trump et Zelensky, a lancé ce dernier. N'importe quel chef d'État aurait fait la même chose. »

Lire aussi Trump a dit aux Russes que leur ingérence dans l'élection ne le gênait pas

Interrogé sur le fait de savoir si la Russie comptait tenter d'influencer l'élection présidentielle de 2020, comme elle l'a fait en 2016 selon les services de renseignements américains, Vladimir Poutine a ironisé. « Je vais vous confier un secret : oui ! Nous allons le faire sans faute. Mais ne le dites à personne », a déclaré le président russe sous les applaudissements de la salle.

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Commentaires (15)

  • Legoff

    Un message qui commence par "objectivement" part suspicieux.

    Si vous souhaitez vous exercer a l'objectivité vous pourriez renvoyer dos a dos Biden et Trump en ce qui concerne l'ingérence dans les affaires judiciaires de l'Ukraine.
    Vous éviterez de parler de l'économie qui marche bien car cela n'a rien a voir avec le sujet.
    Vous pourriez également chercher et faire etat des informations disponibles sur les allers et retours de l'aide militaire.

  • Legoff

    "Bienpensance" est désormais le mot valise qui permet avantageusement de faire l'économie d'une argumentation ou une contre argumentation.

  • Legoff

    Donc vous ne connaissez pas, vous vous en fichez. Ce qui vous permet d'avoir un avis définitif sur le sujet.
    Tres bonne reponse, j'attends celle de Duagt.