Crowdbutchering, un moyen de lutte contre le gaspillage de viande

La surconsommation de viande et le gaspillage alimentaire sont devenus des préoccupations globales qui ont un impact de plus en plus insoutenable. Le crowdbutchering ou achat collectif de viande, fait réapparaître des pratiques qui font certainement partie des réponses à ces problèmes.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 3 Oct 2019, à 15 h 10 min
Crowdbutchering, un moyen de lutte contre le gaspillage de viande
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Tout comme le crowdfunding permet collectivement de faire aboutir – ou non d’ailleurs – un projet, le crowdbutchering permet quant à lui d’acheter un animal entier pour ne le « transformer » qu’une fois que toutes ses parties sont vendue. Une manière de dire stop au gaspillage !

Qu’est-ce que le crowdbutchering ?

Le crowdbutchering repose sur le concept d’achat collectif d’un animal quel qu’il soit. L’animal sur pattes est donc acheté collectivement et ne sera effectivement abattu uniquement si toutes ses parties ont trouvé preneurs pour en écouler l’intégralité des produits.

Le futur de la production de viande est encore à imaginer © LightField Studios

Non contents de ne pas gaspiller un produit alimentaire plus que précieux pour bien des raisons, les clients adeptes de crowdbutchering reçoivent des « cageots » de viande contenant différentes parties de l’animal. Cela représentera non seulement de nombreux repas (et recettes variées) mais aussi plusieurs semaines ou mois de consommation de viande sur un même animal et ce, pour plusieurs familles…

Ce mode d’achat a également un impact sur les comportements qui est loin d’être négligeable. En effet, comme les jardiniers qui récoltent les fruits de leur travail dans leur potager en fonction des saisons, cette façon de consommer de la viande induit un rythme de consommation.

Fini les achats compulsifs de grand carnivore, on prévoit, on prépare, on se projette sur des petits plats… On respecte un peu plus le produit.

Une vieille pratique locavore modernisée

Le principe même que de n’abattre un animal que si toutes ses parties vont être transformées et consommées n’est pas nouveau. En réalité, il y a de cela quelques décennies à peine, il aurait été impensable d’abattre des bêtes pour la simple raison qu’elles étaient arrivées à maturité, et qu’il fallait, pour des raisons de rentabilité, en « rentrer de nouvelles ».

La chose se jouait en général au niveau local avec un éleveur qui faisait savoir alentour qu’il allait abattre son ou ses animaux et tout un chacun jouait des coudes pour commander sa part. Dans les faits, les « consommateurs » savaient d’ailleurs d’eux-mêmes à quelle période le cochon allait être tué !

Mais notre système actuel a éloigné une immense majorité de la population de ces pratiques traditionnelles où l’animal, au demeurant, ne vivait pas non plus le stress du transport et de l’abattoir.

C’était sans compter sur la magie du web qui permet désormais de remettre la pratique au goût du jour en offrant la possibilité de commander sa viande et donc de se rapprocher du producteur.

Une vraie lutte contre le gaspillage

Le gaspillage alimentaire en France est colossal et la part des produits d’origine animale ne l’est pas moins avec pas loin d’1,3 millions de tonnes chaque année. Si l’on met cela en perspective avec le désormais bien connu impact de la filière de production animale sur le réchauffement climatique à travers les émissions de gaz à effet de serre… Il est vraiment temps de s’y attaquer.

Vache de race Salers en pleine montagne © Fabien Monteil

L’Allemagne, la Suisse ou encore la Hollande se sont ainsi lancés dans le crowdbutchering suivis désormais par la France. Alors certes la chose est encore un peu frileuse, mais les choses avancent !

Vaches d’élevage plein air dans le Jura © DEFI-Écologique

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