Aurélia, Anthony, Brice, Damien… qui sont les victimes de la tuerie de la préfecture ?

Les proches des quatre policiers tués jeudi à la préfecture de police de Paris témoignent.

 Paris (IVe), jeudi 3 octobre 2019. Des policiers sécurisent les abords de la préfecture de police de Paris après qu’un employé a tué quatre fonctionnaires.
Paris (IVe), jeudi 3 octobre 2019. Des policiers sécurisent les abords de la préfecture de police de Paris après qu’un employé a tué quatre fonctionnaires. LP/Delphine Goldsztejn

    Aurélia, Anthony, Brice et Damien. Leurs prénoms resteront tristement gravés dans l'histoire de la police parisienne. Les quatre victimes de Mickaël Harpon, tuées jeudi peu après 13 heures dans l'enceinte de la préfecture de police de Paris étaient tous en poste depuis plusieurs années.

    Père de deux enfants, le major Damien E. était entré en 1991 dans la police nationale. Comme l'informaticien qui l'a frappé d'un coup de couteau, cet homme de 50 ans était en poste à la très sensible DRPP (direction du renseignement de la préfecture de police de Paris). Le même service, durement touché par la tragédie, accueillait aussi depuis 2003 le gardien de la paix Anthony L., âgé de 39 ans et lui aussi père de deux jeunes enfants.

    «Il était souriant, agréable»

    Adjoint administratif au sein de la DRPP, Brice L. 38 ans, était lui en poste depuis 2013. Célibataire, sans enfant, il partageait avec un ami un appartement situé au rez-de-chaussée d'un bel immeuble des années 1930 dans le XVIIe arrondissement de Paris. Sous le choc lorsque la nouvelle de son décès s'est diffusée dans le quartier vendredi matin, les voisins se souviennent d'un jeune homme cheveux poivre et sel « vraiment très sympa », « souriant, agréable, discret sur ses activités professionnelles ».

    À rebours de cette paisible vie de quartier, son histoire familiale charriait son lot de souffrance et de tristesse. Brice L. avait perdu son père à la fin des années 1990 et sa maman, gravement malade, est hospitalisée depuis plusieurs années dans un établissement du sud-ouest de la France.

    «Ce métier, c'était toute sa vie»

    Engagée dans la police en 2002, Aurélia T., 39 ans, membre du soutien opérationnel à la DSPAP (direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne), assouvissait une véritable passion. « Depuis qu'elle était toute petite, elle ne parlait que de devenir policière, raconte Henriette, sa grand-mère, jointe ce vendredi par téléphone. Ce métier, c'était toute sa vie… »

    Mère de deux enfants, domiciliée à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) et originaire d'une famille partagée entre le Pas-de-Calais et la Côte d'Azur, Aurélia T. se disait auprès de ses proches « très fière de son travail », « heureuse de faire partie de la police et d'être utile… ». La grand-mère d'Aurélia, choquée, se souvient aussi de « ces conversations avec son grand-père. Il trouvait son métier dangereux… »

    Vies professionnelle et familiale entremêlées, Aurélia T. avait rencontré son futur mari au sein de la préfecture de police. Le couple a deux garçons, âgés de 5 et 8 ans.

    Ce vendredi, le patron des policiers de Seine-et-Marne est venu apporter son soutien au mari d'Aurélia. Tout comme le maire de la commune, Guy Geoffroy. « Elle était souriante, gentille, volontaire dès qu'il fallait aider, témoigne Anouar Bouydarne, responsable des jeunes au club de football de la commune. Elle était là tous les mercredis pour accompagner ses enfants… »

    Comme les trois autres victimes, son corps repose à l'institut médico-légal de Paris. Lieu de convergence, vendredi, des familles et des proches endeuillés.