Préfecture de police : Mickaël H. fréquentait une mosquée dirigée par un imam radicalisé

INFO LE POINT. En 2017, le lieu de culte de Gonesse était dirigé par un homme fiché S depuis 2015 pour son « fondamentalisme religieux ».

Par

Temps de lecture : 2 min

Est-ce l'une des failles dont parle le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner  ? Mickaël H., agent administratif aux renseignements généraux et auteur de l'attaque au couteau qui a fait quatre morts, fréquentait la mosquée de la Fauconnière à Gonesse (Val-d'Oise), dirigée de février à décembre 2017 par un fiché S. L'imam a depuis changé. Pourquoi l'information n'est-elle pas remontée jusqu'à son service ? Ce lieu de culte ne devrait pas avoir échappé à la vigilance des services de renseignements, sachant que, en 2017, l'imam qui y officiait était fiché depuis 2015 pour son « fondamentalisme religieux ».

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Dans les départements franciliens, les Renseignements sont aux aguets : non seulement ils scrutent l'encadrement des lieux de culte musulmans, notamment d'obédience salafiste, mais ils enquêtent également sur les fidèles qui les fréquentent. Photos, prise de plaque d'immatriculation, rien n'est laissé au hasard.

Lire aussi Attaque à la préfecture de police : le procureur confirme le scénario djihadiste

Mickaël H., 45 ans, agent administratif à la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) qui fréquentait régulièrement la mosquée, n'a pourtant pas attiré l'attention de ses collègues du Service central du renseignement territorial (SCRT), compétent hors du ressort de la préfecture de police et donc de la DRPP, qui, elle, agit à Paris, dans la Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, dans les Hauts-de-Seine, ainsi qu'à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Un oubli étonnant vu ses fonctions et son lieu de travail.

Le passé troublant de l'ex-imam

L'ex-imam de la Fauconnière, un Marocain de 35 ans, parent d'un enfant français, avait pu bénéficier en 2014 à ce titre d'une carte de résidence temporaire d'un an. Son séjour aurait pu être de courte durée. En effet, en 2015, il fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français sous 30 jours. Selon la police administrative, il n'apportait pas la preuve qu'il subvenait aux besoins de son enfant. La même année, il est fiché S et subit une perquisition administrative de son domicile qui n'aboutit à aucune poursuite judiciaire.

Lire aussi Attaque au couteau à la préfecture de police : les failles des RG au cœur de l'enquête

Néanmoins, le religieux reste en France. Malgré ce pedigree, il devient imam de la mosquée de la Fauconnière de février à décembre 2017. L'homme n'est plus imam de la mosquée de Gonesse, mais, en juin 2019, il passe devant la commission du titre de séjour. Il obtient un avis favorable pour se maintenir au titre de parent d'enfant français. Une nouvelle carte de séjour lui est alors délivrée. Elle est valide jusqu'en avril 2020.

L'enquête judiciaire devrait démontrer si cet imam a participé ou non à la « radicalisation » de Harpon et s'il s'agit d'une faille dans le dispositif de surveillance.

Lire aussi Préfecture de police, Lubrizol, Benalla… Christophe Castaner, roi des approximations ?

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (83)

  • Clicoeur

    Après l'attentat de Sousse, la Tunisie a aussitôt fermé 80 mosquées salafistes.
    Sur 130 mosquées salafistes répertoriées sur son sol, la France, elle, n'en a fermées que 3. Comprenne qui pourra, ou voudra.

  • soed

    Mais qu attendent nos dirigeants pour fermer ces mosquées salafistes dirigées par des imans qui puent la haine de notre pays... ?

  • mustel

    Que cet "imam" fiché "S" n'ait pas été raccompagné est ABERRANT !
    Que la commission du titre de séjour lui ait donné une carte de séjour est ABERRANT !
    Que les flics spécialisés n'aient pas repéré le tueur comme musulman converti est ABERRANT !
    La facture est lourde : quatre morts !
    Mais pas assez : des sanctions aussi lourdes doivent tomber !
    Et pas sur Castaner, fusible commode : il est nul mais pas impliqué dans la gestion des balais !