La peau et les cheveux teints en gris, une centaine de femmes s’avancent dans les allées du cimetière du Montparnasse. Sur leur torse est écrit en lettres blanches « Je ne voulais pas mourir », « on me prendra au sérieux quand je serai morte ? », ou encore, « je l’ai quitté, il m’a tuée ». Samedi 5 octobre, les Femen ont décidé de susciter une prise de conscience en se déguisant en zombies. Ces militantes féministes ont souhaité représenter les 114 femmes mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année. Un chiffre qui a malheureusement déjà augmenté. Depuis samedi, elles sont deux de plus.

« Plus écoutées mortes que vivantes »

Un mois après le début du Grenelle contre les violences conjugales, ces Femen ont mené une action coup de poing pour éveiller les consciences. « Plus écoutées que mortes », clamaient-elles. « 114 femmes victimes de féminicide de l’année 2019 sont sorties de leur silence mortel en cortège calme, déterminées à nous faire entendre. Ces femmes assassinées sont revenues pour protéger celles qui sont encore vivantes. (…) Par cette marche symbolique, nous appelons le pouvoir en place et nous rappelons que la plupart d’entre elles, avant d’être assassinées, avaient été victimes de violences intrafamiliales et avaient alerté la société civile, la police, la justice des menaces qui pesaient sur elles », déclare une des militantes, filmée par « Yahoo Actualités ». Les Femen se sont ensuite assises dans l’allée du cimetière en silence, tenant devant elles des cartons noirs représentant les pierres tombales de chacune des victimes. Une image glaçante. 

Agir vite 

Les militantes ont dénoncé le manque de moyens mis à disposition par le gouvernement pour lutter contre les violences faites aux femmes. « Nous appelons chaque membre du gouvernement, chaque policier, chaque policière, chaque juge, chaque voisin, chaque voisine, chaque sœur, chaque mère, chaque père, chaque frère, chaque ami, qui que vous soyez, à agir », a déclaré une militante, citée par « Le Parisien ». En effet, le temps presse. Selon le Collectif « Féminicides Par (Ex) Compagnons » le 6 octobre, on compte déjà 116 féminicides depuis le début de l’année 2019.