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Nature & environnement

Allemagne : moins ambitieux que prévu, le plan climat de Merkel suscite la colère

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La chancellière allemande Angela Merkel le 7 octobre 2019 à Sinsheim en Allemagne
La chancellière allemande Angela Merkel le 7 octobre 2019 à Sinsheim en Allemagne
AFP - Daniel ROLAND

Le plan climat du gouvernement Merkel, présenté en grande pompe en septembre mais depuis vidé d'une partie de sa substance, suscite lundi la colère, en pleine mobilisation du mouvement Extinction Rebellion.

Le gouvernement d'Angela Merkel doit examiner mercredi en Conseil des ministres le projet de loi censé mettre en musique les annonces faites le 20 septembre par la chancelière pour réduire les émissions polluantes de l'Allemagne.

Mais ce texte marque plusieurs reculs par rapport aux annonces du gouvernement, alors que cette loi climat âprement négociée est l'un des principaux engagements du quatrième mandat de Mme Merkel.

L'Allemagne devait ainsi devenir "climatiquement neutre" d'ici 2050, avait indiqué le gouvernement le 20 septembre. Le projet de loi ne fixe plus désormais comme objectif que la neutralité "à long terme".

De même, le gouvernement avait annoncé le 20 septembre qu'une commission d'experts ferait des propositions aux ministères par secteur si les objectifs de réduction des émissions n'étaient pas atteints. Deux semaines et demi plus tard, ce point n'apparaît plus dans le projet de loi.

Des activistes du groupe Extinction Rebellion le 7 octobre 2019 à Berlin en Allemagne (AFP - Tobias SCHWARZ)
Des activistes du groupe Extinction Rebellion le 7 octobre 2019 à Berlin en Allemagne (AFP - Tobias SCHWARZ)

Ces reculs, dévoilés en pleine mobilisation dans le monde du mouvement Extinction Rebellion, y compris à Berlin, ont suscité l'ire des partis d'opposition, les Verts établissant lundi un constat de "faillite".

Mme Merkel a dû elle-même monter au créneau lundi matin pour défendre le texte de son gouvernement. Le suivi et le contrôle de ces mesures seront "clairement prévus dans la loi sur la protection du climat", a-t-elle assuré à Sinsheim (Bade-Wurtemberg) dans un discours sur le climat, dont l'agence dpa a fait état.

"Le projet est un scandale en termes de politique climatique et de démocratie", s'était auparavant ému auprès de l'AFP le parti Die Linke, dénonçant une "violation de l'Accord de Paris".

Au sein même de la coalition de Mme Merkel, le projet de loi fait grincer des dents.

"Si le paquet climat est encore affaibli par l'Union, ce ne sera plus qu'un tigre de papier", a ainsi critiqué le député Karl Lauterbach, un des candidats à la direction du parti social-démocrate (SPD), membre de la coalition avec les conservateurs (CDU/CSU).

L'association écologiste Deutsche Umwelthilfe (DUH) a elle aussi émis des critiques, utilisant les mêmes termes de "tigre de papier".

Le ministère fédéral de l'Environnement a en retour défendu le fait que le "noyau essentiel" de la politique climatique, à savoir des objectifs sectoriels à atteindre en 2020 puis 2030, reste toujours d'actualité. Il a nié tout "affaiblissement des points clés" de son projet de loi de 60 pages, publié sur internet.

Au terme de mois de négociations, les partis de la coalition étaient tombés d'accord le 20 septembre pour investir 100 milliards d'euros d'ici 2030 dans la protection du climat, avec notamment un développement du réseau ferré ou des subventions en faveur des véhicules électriques.

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