Banque : un Français sur cinq dépasse tous les mois son découvert autorisé

Les frais engendrés par cette situation coûtent en moyenne 72,50 euros par an aux personnes concernées, selon une étude.

 Les clients qui dépassent leur découvert doivent souvent payer en plus toute une série de frais, comme la commission d’intervention.
Les clients qui dépassent leur découvert doivent souvent payer en plus toute une série de frais, comme la commission d’intervention. Getty Images/iStockphoto

    Leur compte en banque n'est plus dans le rouge, mais dans le rouge vif, là où il n'est jamais censé aller. 21 % des Français sont chaque mois en situation de « dépassement de découvert autorisé » et 40 % le sont au moins une fois par trimestre ! C'est ce qu'avance une étude réalisée par le comparateur de frais bancaires Panorabanques (auprès d'un échantillon de 51 607 personnes représentatif de la population française de 18 à 65 ans). Deux tiers des sondés se retrouvent au moins une fois par an dans cette situation. Et ça leur coûte cher.

    Ainsi, en plus des frais générés par l'utilisation classique de leur découvert (20 à 30 euros par an pour les agios), les Français s'acquittent, en moyenne, de 72,50 euros par an de frais de dépassement de découvert (aussi appelés frais de forçage). Et encore, il ne s'agit que d'une moyenne. La facture peut très rapidement grimper. Car « cela déclenche une série de frais bancaires », rappelle Laure Prenat, directrice générale de Panorabanques. Chaque opération engendre une commission d'intervention. La plupart des banques réclament le plafond légal, soit 8 euros par opération et 80 euros maximum par mois ».

    Les banques se sont engagées à limiter les frais

    « Cette avalanche de frais supplémentaires ne s'arrête pas là. Les banques envoient aussi des lettres d'information pour « compte débiteur non autorisé ». Ces courriers sont payants dans 76 % des établissements financiers français, en moyenne 10 euros par envoi ! « Il faut aussi tenir compte des taux d'agios majorés », poursuit Laure Prenat. Ils s'appliquent sur les dépenses qui dépassent la limite autorisée. Le taux pratiqué varie alors entre 16 % et celui de l'usure, soit environ 21 % ». Au total, selon elle, « un client en dépassement de découvert tous les mois peut verser 250 euros de frais par an. »

    Un lourd impact sur le budget de personnes qui sont, pour la plupart, déjà en situation de fragilité financière. Malgré tout, le nombre de clients concernés diminue. « Sur les 6 dernières années, on constate une baisse des dépassements de découvert », estime Laure Prenat. 43 % des Français ne se retrouvent jamais dans cette situation contre 35 % en 2014.

    Point important, à la suite de la crise des gilets jaunes, les banques françaises se sont engagées à alléger la facture pour 3,4 millions de personnes en « situation de fragilité financière ». Elles se sont engagées à limiter l'ensemble de leurs frais d'incident à 25 euros par mois.