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Les entreprises françaises n'ont jamais autant emprunté

L'encours net des entreprises tricolores a progressé de 106,3 milliards d'euros sur les douze derniers mois, selon la Banque de France. Porté par des taux historiquement bas, le financement de marché a retrouvé des couleurs.

Cette dynamique s'explique notamment par une forte concurrence entre banques et par des conditions de financement extrêmement favorables sur les marchés.
Cette dynamique s'explique notamment par une forte concurrence entre banques et par des conditions de financement extrêmement favorables sur les marchés. (Shutterstock)

Par Raphaël Bloch

Publié le 8 oct. 2019 à 14:20Mis à jour le 8 oct. 2019 à 17:16

Le robinet du financement coule à flots pour les entreprises, qu'il s'agisse de crédit bancaire ou de dette obligataire. Sur les douze derniers mois, elles ont vu leurs encours nets progresser de 106,3 milliards d'euros, selon la Banque de France. Jamais les entreprises tricolores, dont les dettes nettes atteignent 1.691 milliards d'euros, n'avaient emprunté autant sur un an.

Les 106,3 milliards d'euros se décomposent en deux poches. La première - la plus grosse - concerne les prêts bancaires, dont les niveaux sont au plus haut depuis 10 ans. Les banques ont prêté 71 milliards d'euros aux entreprises en août sur un an (+7,2 %), notamment aux PME, soit presque autant qu'en juillet sur un an (+7,3 %), portant l'encours total à 1.057 milliards d'euros.

Progression du financement de marché

La seconde poche concerne les financements de marché. Davantage orientés vers les grandes entreprises, ceux-ci ont nettement progressé en août sur un an (+6 %). Ils ont augmenté de 35 milliards d'euros ces douze derniers mois, contre « seulement » 28 milliards en juillet sur un an (+4,8 %), l'encours total s'établissant à 634 milliards d'euros.

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Cette dynamique, qui fait évidemment écho à celle des crédits aux particuliers , s'explique notamment par les conditions de financement extrêmement favorables de ces derniers mois. A la faveur de la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne, les taux n'ont jamais été aussi bas, auprès des banques comme sur les marchés financiers.

Résultat, le coût des financements est très faible et les entreprises en profitent pour s'endetter à moindres frais. En août, selon la Banque de France, le coût de financement était en moyenne de 1,18 % (1,07 % en juillet). Il y a 10 ans, il était encore en moyenne de… 3,45 %.

Dans le détail, le coût de financement sur les marchés est tombé à son plus bas historique à 0,46 %, après avoir atteint en moyenne 0,58 % en juillet (4,7 % en septembre 2009), tandis qu'il est légèrement remonté pour les crédits bancaires (1,61 % contre 1,36 % en juillet) restant toutefois à des niveaux très bas. Il était à 2,92 % en moyenne il y a 10 ans.

La progression du crédit et des financements aux entreprises intervient alors que les autorités françaises chargées de la stabilité financière s'inquiètent d'un éventuel surendettement des acteurs économiques. Depuis deux ans, elles surveillent l'évolution du crédit, ses conditions d'octroi ainsi que les volumes d'émission de dettes des entreprises.

Les autorités veulent également éviter une fermeture trop brutale du robinet en cas de retournement. En France, elles ont contraint les banques à constituer un coussin contracyclique, une sorte de matelas de fonds propres supplémentaires pour encaisser un éventuel choc. Le taux de surcharge a été porté à 0,5 % (effectif en avril 2020), provoquant de vives réactions de la part des banques.

Raphaël Bloch

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