La barrière flottante de 600 mètres de long et de 3 mètres de haut censée nettoyer l’océan de ses déchets de plastique a finalement réussi à ramasser un peu de plastique. Mais la marche est haute pour une invention qui, après sept ans, est encore loin d’avoir fait la preuve de son efficacité.

La compagnie à but non lucratif Ocean Cleanup, fondée par le Néerlandais Boyan Slat, qui n’était encore qu’un adolescent il y a sept ans, était fière d’annoncer le 2 octobre, photo à l’appui, sa première « récolte » de déchets de plastique, quelque part dans l’immense « grande zone d’ordures du Pacifique » (Great Pacific Garbage Patch) située entre la Californie et Hawaï. Le groupe n’a toutefois pas précisé quelle quantité de déchets il avait récolté, alléguant que cette information n’était « pas pertinente ».

Le but de l’expérience était de prouver que le système, un genre de bouée géante traînée par un bateau, pouvait ramasser des déchets: une première expérience, l’hiver dernier, s’était soldée par un échec. La nouvelle version, plus stable que la précédente, est partie du port de San Francisco en septembre.

Mais l’idée fait face à des océans de scepticisme depuis sept ans: d’une part, il reste à prouver que cette structure puisse tenir le coup longtemps, face aux assauts violents des courants océaniques et des plus gros déchets. D’autre part, le concept aurait beaucoup plus de chances de faire une différence s’il était appliqué à l’embouchure des grands fleuves du monde, soit avant que la majorité des déchets de plastique ne se déversent dans les océans.

Sans compter qu’au milieu de l’océan, une fois les déchets récoltés, il faut qu’un bateau les remorque jusqu’au port le plus proche, à des centaines sinon des milliers de kilomètres.

Ce qu’on appelle erronément une « île » ou un « continent » de plastique, est en fait un territoire marin de plus d’un million et demi de kilomètres carrés où flotteraient 2 000 milliards de morceaux de plastique de toutes les tailles totalisant 80 000 tonnes.