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Et le troll politique de l'année est… François Fillon, qui traite Macron de "petit joueur" avec les gilets jaunes
François Fillon déplore la "puissance de l'image" qui a selon lui gonflé le phénomène des gilets jaunes.

Et le troll politique de l'année est… François Fillon, qui traite Macron de "petit joueur" avec les gilets jaunes

Thug life

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"Je vais être un peu prétentieux mais quand j'ai fait la réforme des retraites, j'ai mis 2 millions et demi de personnes dans la rue. Macron c'est un petit joueur à côté", a déclaré ce jeudi 10 octobre l'ancien Premier ministre François Fillon, interrogé sur la crise des gilets jaunes.

Quitte à attendre un procès, autant s'amuser un peu. Ce jeudi 10 octobre, François Fillon s'est offert, chez nos confrères de la Radio Télévision Suisse (RTS), un joli coup de provoc' à propos des gilets jaunes, face auxquels le vrai faux retraité de la politique sous-entend qu'il n'aurait pas tremblé, lui. "Si on réfléchit bien, c'est pas grand-chose, cette affaire de gilets jaunes. Il y a eu, au maximum des manifestations, 150.000 à 180.000 personnes dans toute la France", lance l'éphémère champion de la droite en 2017.

Et l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy d'enchaîner, en référence à la réforme des retraites des fonctionnaires de 2003 : "Je vais être un peu prétentieux mais quand j'ai fait la réforme des retraites, j'ai mis 2 millions et demi de personnes dans la rue. Macron, c'est un petit joueur à côté". S'il avait dû faire quelques concessions sur les carrières longues, François Fillon était à l'époque resté droit dans ses bottes concernant l'alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle des salariés du privé.

"Tout à coup, on a l'impression que la France est à feu et à sang, que c'est la révolution"

A l'entendre, le mouvement social initié le 17 novembre 2018, que 70 % des Français interrogés continuaient à soutenir un mois et demi plus tard, n'était décidément qu'une peccadille : "J'étais en Chine à ce moment-là, on me demandait ce qui se passait, s'amuse-t-il. Je leur ai dit : Vous savez, la France, c'est un pays très particulier, on fait la révolution, mais un jour par semaine. Le samedi, vous ne pouvez pas aller sur les Champs-Elysées mais le dimanche, tout va bien."

Alors, pourquoi cette chienlit ? "Parce qu'il y a cette puissance médiatique, cette puissance de l'image, ce système des réseaux sociaux, qui font que tout à coup, on a l'impression que la France est à feu et à sang, que c'est la révolution", bouillonne celui qui invoquait l'existence d'un "cabinet noir" au sommet de l'Etat pour expliquer l'explosion du Penelopegate.

L'ancien député de la Sarthe s'inquiète par conséquent de la perte d'autorité de l'Etat : "Je veux dire que si cette crise a déstabilisé aussi profondément un gouvernement légitime venant d'être mis en place, c'est pas bon signe". Alors qu'à ses yeux, Emmanuel Macron ne va pas assez loin. François Fillon déplore ainsi que le président de la République se soit "lancé dans son affaire de grand débat", qui a selon lui "eu des conséquences fâcheuses sur la suite de sa volonté de réforme". Inébranlable, ce "combattant balafré".

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne