Une Émiratie a repris connaissance après 27 ans passés dans un coma profond suite à une grave lésion cérébrale (illustration)

Pas moins de 900 lits sont actuellement fermés à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), faute de personnels médicaux.

Martha Dominguez de Gouveia / Unsplash

Les postes budgétés existent bien. Les lits aussi. Mais les patients, eux, ne peuvent y accéder, faute de personnels soignants. Pas moins de 900 places sont actuellement en suspens à l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), confrontée à des difficultés de recrutement et de fidélisation chez les soignants, notamment les infirmières, a-t-on appris ce jeudi de sources concordantes.

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Le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a annoncé ce chiffre mardi en commission médicale d'établissement (CME, sorte de parlement des médecins), précise son entourage. Dans un discours introductif, consultable en ligne sur le site de la CME, Martin Hirsch a rappelé les "difficultés de recrutement, particulièrement marquées et concentrées sur certains métiers", rencontrées par le CHU francilien.

"Les gens s'en vont parce qu'ils n'en peuvent plus"

Ces difficultés, "plus diffuses depuis un an, puisque par exemple, elles touchent de nombreuses" infirmières, avec 400 postes vacants, "sont en partie liées à des questions indéniables de rémunération, accentuées en Ile-de-France", a déploré le directeur général. En outre, "les 'attraits du grand CHU'" ne viennent plus assez contrebalancer la part irréductible d'écart de rémunération entre privé et public", a ajouté Martin Hirsch.

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Conséquence, 900 lits sur un total de 20 000 sont fermés faute d'effectifs suffisants pour assurer les soins. Un comble à l'heure où certains syndicats, alliés au collectif Inter-Urgences - à l'origine depuis près de sept mois d'une grève qui touchait toujours 267 services mercredi - réclament embauches et réouvertures de lits.

"Il faut redonner envie aux gens de venir travailler à l'hôpital public, les gens s'en vont parce qu'ils n'en peuvent plus", a déploré ce jeudi l'infirmier Pierre Schwob Tellier, membre d'Inter-Urgences, lors d'un point presse.

Problème de rémunérations

La rémunération des personnels paramédicaux est "un problème de fond" et "probablement la première raison" des tensions à l'AP-HP, a reconnu Martin Hirsch mardi. Lui vise des améliorations salariales à court terme de 10 à 20% pour "10 ou 20% des agents", via divers leviers comme les primes prévues pour les personnels des urgences, quand les grévistes réclament des hausses de salaires générales de 300 euros par mois.

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Dans une interview aux Echos parue mercredi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a exprimé son souhait de "travailler sur les débuts de carrière" à l'hôpital public, promettant un "chantier spécifique sur l'Ile-de-France, où le problème du pouvoir d'achat est particulièrement criant".

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