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A vingt ans, OVH devient OVHcloud

L'entreprise créée par Octave Klaba va enregistrer comme prévu 600 millions d'euros de recettes en 2019. Toujours fortement concurrencé par des acteurs américains, le groupe défend le principe de souveraineté des données.

De gauche à droite : Michel Paulin, le directeur général d'OVH et Octave Klaba, le fondateur.
De gauche à droite : Michel Paulin, le directeur général d'OVH et Octave Klaba, le fondateur. (OVH)

Par Florian Dèbes

Publié le 10 oct. 2019 à 08:00

Vingt ans après ses débuts à Roubaix dans les services pour les sites Web des start-up de la net-économie, OVH (« On vous héberge ») se rebaptise « OVHcloud ». « Aujourd'hui, notre chiffre d'affaires provient à plus de 70 % de la mise à disposition de serveurs dans le cloud », note Michel Paulin, directeur général du seul acteur européen figurant dans le Top 10 du marché de la location d'infrastructures informatiques.

Son arrivée il y a un an a coïncidé avec une période délicate pour la société créée par Octave Klaba, entre crise de croissance et difficultés sur son marché face à la concurrence américaine. Douze mois plus tard, le groupe aux 2.200 salariés va enregistrer comme prévu un chiffre d'affaires 2019 de 600 millions d'euros, en progression de 20 %. Mais ses dirigeants affirment du bout des lèvres qu'ils envisagent de dépasser le milliard d'euros de revenus annuels en 2021… quand il était question, l'an dernier, de franchir ce seuil symbolique en 2020.

Cela passe par la poursuite de l'internationalisation du groupe, même si, parallèlement, plusieurs bureaux européens ont été fermés, alors que s'amorcerait un ralentissement de la croissance du secteur.

Modèle d'industriel

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Ce jeudi 10 octobre, Octave Klaba et ses équipes investiront un hall de la porte de Versailles pour une nouvelle édition de l'OVH Summit, le rendez-vous annuel entre l'entreprise et ses clients qui se déplacent par milliers. Le patron devrait une nouvelle fois revendiquer une position de sérieux challenger face au trio Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud.

Certes, OVHcloud n'a pas la force de frappe commerciale de ses concurrents omniprésents. Mais il compte sur son modèle d'industriel (le groupe conçoit lui-même ses centres de données et fabrique ses serveurs selon des procédés brevetés) pour générer des économies de fonctionnement à réinvestir en recherche et développement.

Souveraineté des données

Sur le marché européen, OVHcloud se fait aussi plus que jamais évangéliste en matière de souveraineté des données. Alors que le sujet monte à l'agenda politique en France et en Allemagne, il s'agit de se distinguer des acteurs américains du secteur qui doivent convaincre, pour certains contrats de stockage de données sensibles, qu'ils n'ouvriront pas grand leurs serveurs à la justice américaine ou aux espions de l'Oncle Sam, en vertu respectivement des lois américaines Cloud Act et Patriot Act.

« Certains disent que les données sont le pétrole du XXIe siècle, c'est aussi un enjeu sociétal sur lequel on ne peut pas laisser le débat aux mains des Etats-Unis et de la Chine », défend Michel Paulin, en soulignant l'importance des données personnelles en matière de santé et de démocratie, par exemple. La semaine dernière, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a indiqué avoir demandé à OVH et Outscale (Dassault Systèmes) de lui remettre des propositions afin de bâtir une plate-forme cloud dédiée aux données stratégiques des entreprises qui n'aimeraient pas que ces informations tombent aux mains de concurrents étrangers.

Vers une introduction en Bourse ?

Cet argument de la souveraineté fait encore peu recette tant le monde des affaires craint de manquer de réactivité s'il devait se passer des innovations d'AWS et de ses compères américains. En comparaison, la plate-forme d'OVHcloud propose peu de services intégrés. Mais la société roubaisienne lance aujourd'hui sa propre place de marché sur laquelle les éditeurs de logiciels tiers pourront proposer leurs services aux clients d'OVH, tout comme ils le font déjà avec les clients d'AWS ou de Microsoft. En souscrivant à ces logiciels, les clients devraient être amenés à louer davantage de serveurs OVH.

Désormais membre du NEXT 40, l'indice des start-up les plus prometteuses récemment lancé par le gouvernement, OVH arrive au bout de son plan d'investissement de 1,5 milliard d'euros sur quatre ans. L'an prochain, le groupe devrait dévoiler ses ambitions pour les quatre années suivantes et sécuriser de nouveaux financements, dont les modalités ne sont pas encore définies. L'hypothèse d'une introduction en Bourse n'est pas écartée.

Florian Dèbes

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