Des « contributions substantielles » : c’est en ces termes que Google décrit, dans un document public, les dons que le groupe a effectué à plusieurs centaines d’organismes – sans en préciser le montant. Le Guardian a décortiqué la liste de ces organisations, pour découvrir que plus d’une dizaine d’entre elles « avaient fait campagne contre les législations sur le climat, remis en cause le besoin d’action [contre le réchauffement climatique], ou ont activement cherché à revenir sur les initiatives de protection de l’environnement de l’ère Obama », écrit le journal britannique vendredi 11 octobre. Google affiche pourtant ostensiblement des postions de défense de l’environnement.
La liste cite notamment le Competitive Enterprise Institute (CEI), un organisme conservateur qui a « joué un rôle important », selon le Guardian, dans la décision prise par Donald Trump de quitter l’accord de Paris sur le climat. Un choix alors critiqué par Google. Le CEI est également connu pour avoir estimé publiquement que la Maison Blanche n’allait pas assez loin dans le démantèlement des règles liées à la protection de l’environnement.
« Profond désaccord »
Google a également financé, en sponsorisant son événement annuel, le State Policy Network, qui a récemment lancé un site climatosceptique, My Climate Pledge, dans lequel on peut lire qu’il « n’y a pas de crise climatique » et que « les ours polaires vont très bien ». Le Guardian relève d’autres organisations ayant reçu de l’argent de Google, comme l’American Conservative Union, l’American Enterprise Institute, Americans for Tax Reform, le Cato Institute, le Mercatus Center ou encore la Heritage Foundation. Elles sont toutes connues pour leur lobbying contre les lois liées à la protection de l’environnement.
« Nous avons toujours été très clairs, le sponsoring de la part de Google ne signifie pas que nous approuvons toutes les opinions de ces organisations – nous pouvons même être en profond désaccord sur certaines questions », a répondu la firme californienne au journal, tout en soulignant ne pas être la seule entreprise dans cette situation. Toutes ne rendent pas la liste de leurs contributions publiques, mais le New York Times a par exemple pu constater qu’Amazon avait sponsorisé, aux côtés de Google, un événement du CEI.
Des organismes de défense de l’environnement aussi
Google a précisé qu’il donnait de l’argent à des organismes de différents bords politiques qui militent « pour des politiques sérieuses en matière de technologies ». Il se trouve que le CEI s’oppose aux régulations d’Internet, mais aussi aux règles antitrust qui menacent actuellement Google, note le Guardian. L’organisme avait également défendu l’entreprise américaine quand des républicains l’avaient accusée de biaiser les résultats de son moteur de recherche au détriment des conservateurs.
« Notre position sur le changement climatique est très claire, poursuit l’entreprise. Depuis 2007, nous sommes une entreprise neutre en carbone et pour la deuxième année consécutive, nous avons atteint 100 % d’énergies renouvelables sur nos opérations mondiales. » Par ailleurs, elle rappelle avoir appelé à une « action forte » lors de la conférence de Paris sur le climat en 2015, et avoir sponsorisé le Sommet mondial pour l’action climatique à San Francisco l’an dernier. Et si certains des organismes qu’elle contribue à financer sont climatosceptiques, d’autres, comme le Center for American Progress, militent à l’inverse pour la défense de l’environnement.
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