Caen. Il frappe ses enfants car il ne supporte pas leurs cris
Un homme de 28 ans était jugé, ce jeudi 10 octobre, par le tribunal correctionnel de Caen pour des violences récurrentes sur des mineurs de moins de 15 ans. Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis.
À 10 h 55, le 28 mars 2019, à Caen, les services spécialisés prennent en charge une mère et ses enfants. Les enfants sont examinés, très craintifs, ils se referment sur eux-mêmes dès qu’un adulte les approche. Ils portent des ecchymoses que le médecin assimile à des violences récurrentes sur des mineurs de moins de 15 ans. C’est le grand-père maternel qui, par une lettre adressée au commissariat, avait alerté les autorités, le 25 mars 2019.
Auditionné, le prévenu de 28 ans, explique son comportement par l’absence totale de ressources. Lors de l’instruction du dossier, le président fait état d' internements psychiatriques. Il devait comparaître, jeudi 10 octobre 2019, devant le tribunal correctionnel, mais était absent. L’avocat, qui représente les deux enfants, a fustigé « l’absence du prévenu et le climat de violences habituelles ».
« Un comportement d’une gravité absolue »
Il explique que le père ne supporte pas les cris des enfants, qui l’empêchent de dormir. Dès qu’il se réveille, les coups pleuvent. L’avocat dénonce « un comportement d’une gravité absolue ». Lors d’une scène de violence, la tête d’un enfant a été coincée entre le sol et la semelle de son père. Il demande 4 000 € pour les deux enfants. La femme du prévenu, qui est hébergée dans un foyer, était présente à l’audience. Elle indique qu’une procédure de divorce est en cours, elle demande l’euro symbolique en dommages et intérêts. Elle précise que, depuis les faits, il n’y a eu aucun contact entre le père et ses enfants. Le ministère public explique qu’il est toujours très difficile pour la justice d’entendre de très jeunes enfants qui s’expriment avec leurs mots, et le vocabulaire en usage dans le couple. Le prévenu minimise les faits, alors que la mère, à plusieurs reprises, vient signaler un certain nombre de faits, tous corroborés par des certificats médicaux.
Soins psychiatriques
La procureure rappelle que « de tels faits sont passibles de cinq ans de prison ». Il est requis neuf mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant 24 mois, avec obligation de soins psychiatriques, de fixer sa résidence et de payer les sommes dues au trésor public.
Le tribunal dépasse les réquisitions et condamne le prévenu à 12 mois de prison avec sursis simple, accorde à la mère des enfants 1 € au titre des dommages et intérêts ainsi que 600 € pour les frais de justice. Chacun des enfants recevra une somme de 1 500 € pour les dommages et intérêts.