La réorganisation d'EDF voulue par l'Elysée ne répond en rien aux questions de fond qui agitent une filière bien à la peine et qui risque désormais rien de moins que la disparition.
Cet article est à retrouver dans le magazine numéro 1178, "EDF : le démantèlement a commencé" disponible en ligne pour 3,49 euros.
Décidément, rien ne va plus pour la filière nucléaire française. Déjà abonnée aux pépins depuis plusieurs années, elle cumule depuis la rentrée les tuiles. Au quotidien pour ainsi dire. Le 10 septembre, EDF annonçait ainsi que sa filiale Framatome (ex-Areva NP) n'avait pas toujours respecté les procédures prévues pour certaines soudures de générateurs de vapeur. Neuf réacteurs sont concernés, dont six en service et un en chantier, celui de Flamanville 3 (Manche).
Le 11 septembre, nouveau coup dur : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) plaçait sous surveillance renforcée deux réacteurs de Flamanville déjà en service. Sont pointés par le gendarme du nucléaire « les déficiences dans la maîtrise des gestes techniques associés à certaines activités d'exploitation et le nombre élevé d'événements significatifs liés à des défauts de maintenance ». Une mise en garde particulièrement sévère de la part de l'ASN, dont le nouveau patron se montre très tatillon. Et ce n'est pas tout : le 25 septembre, EDF prévenait que son chantier de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point (Royaume-Uni) devrait être décalé de quinze mois. Soit une livraison du premier réacteur au mieux à la fin de 2025.
