
SANTÉ - Notre espérance de vie dans les pays dits développés s’amenuise à cause de l’obésité et du surpoids. C’est l’OCDE qui le dit dans une enquête pointue de plus de 250 pages, réalisée auprès de 52 pays, incluant ceux de l’OCDE, de l’Union européenne et du G20.
On apprend ainsi que près de 60% de cette population est en surpoids et 25% de ces 60% sont obèses. Dès lors, l’espérance de vie globale diminue de 2,7 années globalement puisque cette diminution touche une population de plus en plus large. Ainsi, durant les trois prochaines décennies, le surpoids et ses maladies liées ôteront la vie à 92 millions de personnes avec trois ans d’avance, d’ici 2050.
Les taux moyens d’obésité chez les adultes sont passés de 21% en 2010 à 24% en 2016, ce qui augmente de 50 millions le nombre de personnes obèses.

Les mauvais élèves
Les politiques de prévention ont beau être en place, connues de tous grâce aux programmes de publicité, et bien nous sommes encore 50%, d’après cette enquête, à ne pas avoir de régime équilibré. Plus de 40% du temps où l’on est éveillé est consacré à des activités sédentaires, comme le fait de regarder la télévision. Une personne sur trois ne pratique pas suffisamment de sport. Deux sur cinq ne consomment pas assez de fruits et de légumes.
Les enfants en particulier paient un lourd tribut à l’obésité. L’OCDE a constaté qu’ils réussissent moins bien à l’école, obtiennent de mauvaises notes, risquent davantage de rater les cours et, lorsqu’ils grandissent, ont moins de chances de terminer leurs études supérieures.
Ils affichent également une plus faible satisfaction à l’égard de la vie et sont jusqu’à trois fois plus susceptibles d’être victimes d’intimidation, de harcèlement scolaire, ce qui peut contribuer à réduire les performances scolaires. Dans la même idée, les enfants ayant un poids normal ont 13% de plus de chance de bien réussir à l’école que les enfants obèses.
La stigmatisation des personnes obèses continue
À l’âge adulte, les personnes ayant au moins une maladie chronique associée à un excès de poids ont 8% moins de chances d’être embauchées l’année suivante. Quand ils ont un emploi, ils sont jusqu’à 3,4% plus susceptibles d’être
absent ou moins productif. Les adultes obèses courent un plus grand risque de maladies chroniques et de voir leur espérance de vie réduite.
Dans l’Union européenne, les femmes et les hommes appartenant aux groupes de revenus les plus faibles ont respectivement 90% et 50% plus de chances d’être obèses que les personnes aux revenus les plus élevés, ce qui renforce les inégalités.
Et en France ?
En France, 1 adulte sur 5 est obèse. On est en-dessous de la moyenne des pays consultés, mais ce chiffre reste significatif. L’espérance de vie des Français diminue de 2,3 années à cause du surpoids.
La surcharge pondérale représente 4,9% des dépenses de santé et réduit la production sur le marché du travail de 671.000 équivalents temps plein. Dès lors, le surpoids diminue le PIB de 2,7%. Afin de couvrir les dépenses en santé liées au surpoids, chaque Français paye 323 euros d’impôts directs ou indirects par an.
Comment mieux lutter ?
D’après les calculs de l’OCDE, le fait de réduire de 20% le sucre, le sel et les graisses saturées des produits de l’agroalimentaire permettrait d’éviter 1,1 million de maladies cardiovasculaires, et de survenues de diabète et de cancer, chaque année.
De plus, cette mesure de réduction de 20% nous éviterait une dépense de 13,2 milliards de dollars, au total des pays concernés. Si les industriels acceptaient de réduire les teneurs en sucre, en sel, etc, cela favoriserait nettement l’économie et la croissance. L’OCDE projette une augmentation du PIB de chaque pays à hauteur de 0,51% en moyenne chaque année.
Mieux manger, c’est bon pour tout le monde.
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