Un puits de pétrole dans

Énergies fossiles : des millions dépensés en greenwashing… et pour bloquer les lois

© grandriver via Getty Images

L’industrie pétrolière est pleine de contradictions. Une enquête du Guardian révèle comment les entreprises dépensent autant en communication que pour bloquer les régulations.

La stratégie de com’ des entreprises pétrolières sur les réseaux sociaux laisse perplexe.

Une enquête du Guardian raconte comment des millions sont dépensés pour promouvoir une industrie plus verte… tout comme pour bloquer les législations qui viseraient à freiner l’industrie.

Oui-Oui au pays des lobbies

L’enquête se base sur une étude d’InfluenceMap. Celle-ci analyse les dépenses effectuées par les entreprises pétrolières sur les réseaux sociaux depuis 2018. Résultat : ce sont 17 millions de dollars qui ont été investis en publicités. Mais là où c’est difficile de s’y retrouver, c’est que ces publicités ont un discours souvent double.

D’un côté, elles vantent des alternatives bas carbone ; de l’autre, elles font la promotion des énergies fossiles.

L’article évoque une campagne de BP, publiée sur Facebook…

… quelques semaines seulement après avoir participé à une initiative opposée à la « Proposition 112 », aux États-Unis. Celle-ci avait pour objectif d’augmenter la distance entre les lieux de forage et les habitations, écoles et hôpitaux afin de protéger les communautés. Une mesure louable, défaite par un groupe soi-disant composé d’habitants du Colorado, mais en réalité financé à hauteur de 41 millions de dollars par l’industrie pétrolière.

Des communautés opaques

Les groupes Facebook de ce genre pullulent, et se présentent tous de la même manière : un rassemblement de « vrais gens », qui ne veulent que le bien de leur communauté. Le problème, c’est que celles et ceux qui en tiennent les rênes sont difficilement identifiables. Le Guardian note qu’il faut des recherches poussées pour établir les liens entre les entreprises et ces groupes. La pratique est surtout en vigueur aux États-Unis en ce qui concerne l’industrie pétrolière, mais elle n’est pas sans rappeler les techniques employées par Monsanto pour faire des Dark RP. L’entreprise avait, via un cabinet de lobbying, embrigadé malgré eux des agriculteurs en leur faisant signer une pétition sans mentionner clairement ses intentions.

Ici, la manipulation est aussi de mise : les « groupes » financés par les entreprises pétrolières diffusent des messages trompeurs, qui jouent sur les peurs des citoyens américains – notamment la dépendance à d’autres pays.

Contradiction, quand tu nous tiens

« Nous pensons qu’une économie bas carbone est possible grâce aux énergies renouvelables et bio, des standards efficaces, la captation et la réduction de CO2, et une taxe carbone », explique un porte-parole de Shell. En parallèle, l’entreprise s’est opposée à une loi visant à stopper la création de nouveaux puits. « Cette mesure aurait causé la perte d’une industrie centenaire, et coûté des centaines d’emplois. »

La cohérence entre le discours et les actions, c’est pas vraiment pour tout de suite.

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Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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