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Pompéi: découverte d’une fresque à «l’hyperréalisme trash»

Sera-t-il tué? Sera-t-il gracié? Il semblerait que le vaincu, à droite, implore pitié. HANDOUT/AFP

Ce combat de gladiateurs constitue une représentation unique selon le directeur des fouilles Massimo Osanna. Il se situait dans une taverne, sous l’escalier qui menait probablement vers l’étage des prostituées.

Sera-t-il tué? Sera-t-il gracié? «Nous ne pouvons deviner l'issue du combat», explique Massimo Osanna, directeur du parc archéologique de Pompéi, engagé dans de vastes fouilles depuis 2018. Mais le perdant semble implorer la pitié de son adversaire sur cette fresque où sont immortalisés deux gladiateurs. La découverte a été annoncée vendredi par le ministère italien de la Culture.

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« À Pompéi, mais plus largement dans le monde romain, une image de gladiateurs traitée de cette façon n’existe pas »

Massimo Osanna, directeur du parc archéologique de Pompéi, dans Il Venerdi

Mesurant 1,12 mètre sur 1,5 mètre, en forme de trapèze, la peinture impressionne par le caractère «réaliste» de «la représentation des blessures, comme celle du poignet et de la poitrine du gladiateur battu, qui laisse couler le sang et mouille ses jambières», détaille Massimo Osanna dans le communiqué.

«C’est presque de l’hyperréalisme trash, poursuit l’archéologue dans le magazine Il Venerdi, cité par Courrier International. J’y vois aussi quelque chose de comique, dans la façon avec laquelle le gladiateur vaincu lève le doigt pour demander la grâce. Tout cela est surprenant et nous donne un aperçu de la façon dont les habitants de Pompéi voyaient le monde. C’est-à-dire avec une touche d’humour.»

Face à face se trouvent un mirmillon et un thrace, deux types de gladiateurs des arènes antiques. Le premier attaque grâce à une courte épée, appelée gladium, et se défend grâce à son scutum, un grand bouclier. Le thrace, ensanglanté, se reconnaît ici à ses larges jambières. Massimo Osanna conclut: «À Pompéi, mais plus largement dans le monde romain, une image de gladiateurs traitée de cette façon n’existe pas».

L’étage des prostituées

La fresque devait fait partie du décor d’une taverne. C’est ce que laisse penser l'empreinte d’un escalier située au-dessus, qui devait mener au logement occupé par les propriétaires. Ou, plus probablement, par les prostituées. Dans la cité antique, les restaurants ou les tavernes étaient très souvent associés à des activités de prostitution.

La fresque a été découverte lors de fouilles à l'angle de la rue des Noces d'argent et de la rue des Balcons, deux des rues pavées de l'antique cité ensevelie en 79 ap.J.-C. «Cette nouvelle découverte montre que Pompéi est une mine inépuisable de connaissances pour les archéologues», s’est réjoui de son côté Dario Franceschini, le ministre italien de la Culture. Une autre peinture murale au trait étonnamment précis, représentant le mythe de Narcisse, a été révélée en février 2019. Mais cette profusion de trésors finit par susciter la convoitise: en avril dernier, une touriste britannique a tenté de dérober les morceaux d’une mosaïque...

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Pompéi: découverte d’une fresque à «l’hyperréalisme trash»

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17 commentaires
  • Misha

    le

    Je me sens plus proche de Pompéi de ses habitants que de la chevalerie moyenâgeuse. Peut être car j ai du sang italien

  • 2645353 (profil non modéré)

    le

    Ça va se terminer comme pour l’affaire Dupont De Ligonnès.... les dessins n’ont pas la grâce des autres authentifiés. Ne pas berner et première qualité

  • ANIMA-ALMA

    le

    oui un petit effort linguistique pour parler de sujets "culturels", comme d'ailleurs pour les autres thèmes dans le journal : la langue française policée n'a pas encore disparue.........

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