
POLITIQUE - La France est “inquiète” après l’annonce de la fuite de 800 proches de jihadistes étrangers du groupe Etat islamique d’un camp en Syrie et appelle une nouvelle fois la Turquie à “terminer au plus vite son intervention” contre les Kurdes, a indiqué dimanche la porte-parole du gouvernement.
“Evidemment que nous sommes inquiets par rapport à ce qui pourrait se passer et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons que la Turquie (...) termine au plus vite l’intervention qu’elle a commencée, que nous avons évidemment condamnée”, a déclaré Sibeth Ndiaye dans l’émission “Dimanche en Politique” sur France 3.
Les autorités kurdes ont annoncé ce dimanche 13 octobre la fuite de près de 800 proches de jihadistes étrangers de l’organisation EI, d’un camp de déplacés du nord de la Syrie, à proximité des combats qui opposent forces kurdes et pro-turques.
“Je ne sais pas, aujourd’hui, qui sont exactement les personnalités qui se sont enfuies du camp, c’était depuis le début de cette intervention armée une préoccupation pour la France”, a-t-elle insisté, en mentionnant les “djihadistes français dont nous avons toujours considéré qu’ils devaient être jugés sur place”.
“On peut craindre une grave crise humanitaire sur place”
“Nous avons une diplomatie qui est extrêmement active”, a aussi souligné la porte-parole du gouvernement. Elle a rappelé que “le président de la République a eu l’occasion d’échanger avec Donald Trump pour lui rappeler ce qu’étaient les préoccupations françaises”, et “la condamnation unanime de l’Union européenne vis-à-vis de cette offensive unilatérale sur le sol syrien”.
La France a demandé d’abord une réunion du Conseil de sécurité à l’ONU, puis une réunion des membres de la coalition internationale qui agit actuellement en Syrie. “Nous avons également annoncé que nous ne fournirions plus d’armes à la Turquie”, a-t-elle développé.
“Il y a déjà des populations qui sont déplacées, on peut craindre une grave crise humanitaire sur place”, a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, des familles de jihadistes français se trouvant en Syrie ont pressé ce dimanche le gouvernement de les rapatrier d’“urgence”, eux et leurs enfants.
“Avant que la situation n’empire, avant que des enfants innocents soient tués ou blessés en plus grand nombre, avant que les prisonniers étrangers ne se dispersent dans le chaos syrien, le gouvernement français et les gouvernements européens doivent enfin réagir, et réagir conformément au droit international humanitaire et aux principes fondamentaux de la protection de l’enfance”, écrit dans un communiqué le “Collectif des familles unies”.
Les combats font rage au cinquième jour d’une offensive turque qui a provoqué un tollé international et entraîné la mort de plus de 150 personnes, dont une cinquantaine de civils, et l’exode de plus de 130.000 personnes.
À voir également sur Le HuffPost: