Présidentielle américaine : Warren accuse Zuckerberg d’aider Trump à mentir sur Facebook

La sénatrice Elizabeth Warren, candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 2020, le 10 octobre 2019 à Los Angeles.

La sénatrice Elizabeth Warren, candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 2020, le 10 octobre 2019 à Los Angeles. MARCIO JOSE SANCHEZ/AP/SIPA / MARCIO JOSE SANCHEZ/AP/SIPA

Dans un message publicitaire ironique, Elizabeth Warren, candidate à l’investiture démocrate, dénonce la complaisance du plus puissant des réseaux sociaux pour les « fake news » de Donald Trump.

Les relations entre Mark Zuckerberg et Elizabeth Warren, déjà mauvaises, ne vont pas s’arranger : la candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine a diffusé cette semaine sur Facebook une publicité affirmant que le fondateur du réseau social soutient la campagne de réélection de Donald Trump.

Cette publicité continue ainsi :

« Vous êtes sans doute choqué, et vous vous demandez ‘comment ça peut-il être vrai ?’ Eh bien, ça ne l’est pas. »

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Ce coup ironique est une façon pour la candidate de pointer du doigt la politique de Facebook en matière de publicités politiques, qu’elle dénonce depuis des jours : le réseau exempte ces pubs de l’examen par des tierces parties (agréées) auxquelles les réclames ordinaires peuvent être soumises. Ce qui permet à l’entreprise de continuer à recevoir de l’argent de la campagne de Trump, y compris lorsqu’il ment sans discontinuer, par exemple sur l’ancien vice-président Joe Biden.

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Les démocrates ne manquent ainsi pas de rappeler la désinformation qu’a laissé passer la plateforme pendant la campagne de 2016, avec ses messages, attribués à la Russie, faisant d’Hillary Clinton un repoussoir, et de faire le parallèle avec les débuts de la campagne de Trup pour un second mandat.

En 2016, une fausse information selon laquelle le pape François soutenait la candidature de Trump a notamment été partagée un million de fois sur Facebook.

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Refusé à la télé, pas sur Facebook

Warren écrit dans son message:

« Si Trump essaie de mentir dans une publicité télévisée, la plupart des chaînes refuseront de la diffuser. Mais Facebook encaisse les chèques de Trump. Facebook a déjà aidé à faire élire Trump une fois. A présent, ils autorisent délibérément un candidat à mentir intentionnellement au peuple américain. Il est temps que Mark Zuckerberg soit tenu responsable. »

CNN a par exemple refusé début octobre deux messages publicitaires de la campagne de Trump, parce qu’ils contenaient des affirmations « dont la fausseté est démontrée » sur Joe Biden (CNN est une des cibles favorites de Trump, mais en 2018, plusieurs chaînes dont Fox News avaient rejeté une publicité de Trump dépeignant les immigrants comme des « criminels illégaux dangereux »).

L’entreprise a répondu aux accusations de la démocrate : « Si la sénatrice Warren veut dire des choses qu’elle sait être fausses, nous pensons que Facebook ne devrait pas être en position de censurer ses propos. »

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Réitérant la position énoncée en septembre par Nick Clegg, responsable en chef de la communication de Facebook, qui a expliqué que les publicités de politiciens ne feraient pas l’objet de vérification. Même si un message publicitaire de personnalité politique, ou de sa campagne, contient un mensonge évident, il ne sera pas refusé.

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Passe d’armes entre Zuckerberg et Warren

Lors d’une session de questions-réponses avec des salariés en juillet, dont l’enregistrement a été mis en ligne début octobre, Mark Zuckerberg a estimé que si Elizabeth Warren est élue, « ça craint » pour Facebook – la démocrate propose de démanteler Google, Facebook et Amazon – et pronostiqué : « Si elle est élue présidente, je parie que nous aurons un combat judiciaire, et que nous le gagnerons. »

Warren avait répliqué :

« Ce qui ’craindrait’ vraiment, c’est que nous ne corrigions pas un système corrompu qui laisse des entreprises géantes comme Facebook se livrer à des pratiques anticoncurrentielles, piétiner le droit à la vie privée des consommateurs et faire bourde sur bourde quant à leur responsabilité de protéger notre démocratie. »

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