Rien ne va plus pour Libra, la monnaie virtuelle de Facebook : Mastercard, Visa, Stripe et eBay quittent le projet

Alors que les vents semblent tous contraires à Libra, le projet de Facebook essaie de rester debout. Une mauvaise nouvelle de plus lui fait toutefois un tort important : le retrait de plusieurs soutiens majeurs.

libra
Libra est affaibli par une vague de départs d'entreprises partenaires.

Rien ne va plus pour Libra, la monnaie virtuelle que veut développer Facebook, qui se fait attaquer de toutes parts. Le débat est vif autour du projet, avec notamment des réticences et des interrogations de la part de nombreux gouvernements. Deux sénateurs américains, Brian Schatz et Sherrod Brown, ont ainsi envoyé une lettre il y a quelques jours à plusieurs partenaires historiques du projet, leur conseillant d’agir avec prudence et de « bien réfléchir à la manière dont Facebook gèrera les risques avant de poursuivre » en faisant référence aux problèmes potentiels qui pourraient se poser pour les consommateurs, les institutions financières et le système financier dans son intégralité.

Hasard ou coïncidence, plusieurs membres du consortium qui a la gouvernance de l’association à but non lucratif gérant Libra se sont retirés du projet dans le week-end. Et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit de Mastercard, Visa, Stripe et eBay. Tout cela quelques jours seulement après la défection de Paypal. Le consortium est donc désormais composé de 23 entreprises et ONG, et non plus 28. Dans son communiqué, eBay explique avoir pris la décision « la décision de ne pas rester membre fondateur. À l’heure actuelle, nous concentrons nos efforts sur le déploiement de l’expérience de gestion des paiements eBay pour nos clients. » Stripe déclare continuer à voir le potentiel de Libra et vouloir suivre ses futures évolutions pour, pourquoi pas, travailler de nouveau ensemble quand il se sera davantage développé. Visa dit clairement ce que tout le monde sous-entend : « nous continuerons à observer et notre décision finale sera déterminée par un certain nombre de facteurs, notamment la capacité de l’Association à satisfaire pleinement toutes les attentes réglementaires requises. » Les réactions du côté de Libra ne se sont pas fait attendre, notamment par la voix de David Marcus, ancien président de Paypal et co-créateur du projet, qui remercie Mastercard et Visa pour leur implication jusqu’à présent et qui explique comprendre leur décision. Si l’effet à court terme est décrit comme plutôt négatif, il affirme que cela n’enterre pas du tout Libra.

 

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De son côté, Xavier Niel a réapporté son soutien au projet dans une tribune sur Les Echos intitulée « Européens, Libra nous de choisir ! ». Niel explique notamment que « Libra est simplement une proxi-monnaie, c’est-à-dire une monnaie qui repose sur des devises déjà existantes au prorata de leur usage dans le commerce mondial. Ce système est structurellement plus stable, une valeur refuge dans de nombreux pays en cas d’instabilité monétaire. C’est aussi une alternative à des projets non régulés ou politiquement motivés. » Il explique que le projet est une chance, et qu’Illiad reste plus que jamais un partenaire de Libra.

En attendant de voir comment évoluent les avis des différents régulateurs concernés, des développeurs ont lancé OpenLibra, un fork non-autorisé du projet qui n’est pas géré par Facebook, et qui se rêve en alternative de Libra en reprenant ses bases. On peut applaudir l’opportunisme, même si l’ampleur des deux monnaies n’est pas vraiment la même. Prochaine étape pour Libra : le passage de Mark Zuckerberg devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants le 23 octobre prochain pour répondre à une session de questions.

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