C’est une première mondiale : une reconstruction nasale a été rendue possible chez un patient porteur de cinq carcinomes basocellulaires en prélevant de la peau située sous son menton. Cette prouesse technique, pionnière dans le domaine de la chirurgie plastique, a fait l'objet d'une publication dans la revue Head and Neck, six mois après l’intervention. Mais qu’en est-il des résultats de cette chirurgie un an après ?
Le carcinome basocellulaire, un cancer après lequel il faut reconstruire
Le carcinome basocellulaire, comme l'explique la Société Française de Dermatologie, est le cancer humain le plus répandu chez l’adulte et fait partie de la famille des carcinomes cutanés, les cancers de la peau les plus fréquents. Les carcinomes basocellulaires se développent à partir de la couche basale de l'épiderme, la plus profonde. Ils se développent chez les individus ayant été exposés excessivement au Soleil de manière brutale et répétée sans avoir pris les précautions nécessaires. Ce sont en effet les rayons ultraviolets (UV) du Soleil qui sont en cause, provoquant des altérations génétiques du noyau des kératinocytes, les cellules de l’épiderme.
C’est une première mondiale : une reconstruction nasale a été rendue possible chez un patient porteur de cinq carcinomes basocellulaires en prélevant de la peau située sous son menton. Cette prouesse technique, pionnière dans le domaine de la chirurgie plastique, a fait l'objet d'une publication dans la revue Head and Neck, six mois après l’intervention. Mais qu’en est-il des résultats de cette chirurgie un an après ?
Le carcinome basocellulaire, un cancer après lequel il faut reconstruire
Le carcinome basocellulaire, comme l'explique la Société Française de Dermatologie, est le cancer humain le plus répandu chez l’adulte et fait partie de la famille des carcinomes cutanés, les cancers de la peau les plus fréquents. Les carcinomes basocellulaires se développent à partir de la couche basale de l'épiderme, la plus profonde. Ils se développent chez les individus ayant été exposés excessivement au Soleil de manière brutale et répétée sans avoir pris les précautions nécessaires. Ce sont en effet les rayons ultraviolets (UV) du Soleil qui sont en cause, provoquant des altérations génétiques du noyau des kératinocytes, les cellules de l’épiderme.
"Dans le cas des carcinomes basocellulaires, le traitement chirurgical est toujours privilégié. L’enjeu est de permettre au patient de retrouver une qualité de vie normale, d’un point de vue esthétique d’une part (avec un nez sans lésion ni cicatrice), mais surtout d’un point de vue médical avec une respiration nasale normale", expliquent dans un communiqué de presse le Docteur Guillaume de Bonnecaze et le Professeur Benoît Chaput qui ont réalisé la reconstruction.

Procédure de reconstruction innovante de la surface du nez par prélèvement de la peau du menton @CHU de Toulouse
Une variation de la procédure conventionnelle
C’est normalement le front qui fournit la peau nécessaire à la reconstruction du nez duquel ont été extraits les carcinomes. En effet, le nez débarrassé de ces tumeurs est mis à nu, la peau retirée doit donc être remplacée. La peau du front est découpée et repliée vers le nez de manière à recouvrir le nez. Cependant, chez ce patient, la peau du front n’offrait aucune possibilité d’être prélevée car elle était également porteuse de tumeurs. Lorsque la viabilité de cette zone n’est pas garantie, peu d’alternatives sont disponibles. Le pli sous-mentonnier se révéla alors être le candidat le plus qualifié pour la reconstruction car elle plus distendue et plus épaisse, de qualité supérieure.
La procédure, réalisée pour la première fois, a donc été légèrement modifiée et a nécessité de revasculariser la peau une fois posée sur la zone receveuse. La peau étant en effet très épaisse, il était crucial de fournir un apport sanguin assez important pour permettre au lambeau de survivre. Une fois découpée, la peau a été relevée, passée au-dessus du menton et des lèvres pour recouvrir le nez. Puis elle a été revascularisée de chaque côté de la face à l’aide de deux artérioles (petits vaisseaux sanguins) connectées aux artères faciales, plus larges, qui les approvisionnent en sang oxygéné. Ces artérioles isolées ont été détournées le long des sillons nasogéniens (rides allant du nez vers la bouche), de chaque côté du nez, et protégées par des ponts cutanés (de la peau qui recouvre les artérioles). Une fois la vascularisation redevenue autonome, le dispositif artériolaire a été retiré.
"Le patient se porte bien, respire normalement et n’a aucune cicatrice sur le nez"
Un an après l'intervention, le résultat est spectaculaire : "le patient se porte bien, respire normalement et n’a aucune cicatrice sur le nez", expliquent Guillaume de Bonnecaze et Benoît Chaput.
Une réussite n’est toutefois pas suffisante pour attester de l’efficacité et de la durabilité de cette technique, qui reste encore à confirmer. Elle devra être comparée à la procédure classique dans un effort de détermination de la méthode la plus adaptée. Ce qui reste certain, c'est qu'à défaut de pouvoir utiliser un lambeau sous-mentonnier au lieu d'un lambeau frontal chez tous les patients, ceux pour lesquels la peau du front est compromise peuvent bénéficier de cette nouvelle procédure.