CONFLITAprès l’offensive turque, des Françaises « récupérées » par Daesh

Offensive turque contre les Kurdes : Des Françaises « récupérées » par Daesh, selon leurs proches

CONFLITPlusieurs Françaises qui avaient rejoint Daesh ont le camp de Aïn Issa dans le nord-est de la Syrie après l’offensive turque contre les Kurdes syriens. Selon leurs proches, elles auraient été récupérées par des membres de Daesh
L'offensive turque contre les Kurdes dans e nord-est de la Syrie, lancé le 9 octobre, a mis 160.000 personnes sur les routes et a aussi permis la fuite de sympathisants de l'EI .
L'offensive turque contre les Kurdes dans e nord-est de la Syrie, lancé le 9 octobre, a mis 160.000 personnes sur les routes et a aussi permis la fuite de sympathisants de l'EI . - Delil SOULEIMAN / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Au moins trois Françaises qui étaient détenues par les Kurdes en Syrie ont été « récupérées » par des membres de l'organisation Etat islamique à a faveur de l'intervention militaire turque dans le pays, selon des informations de proches transmises à leur avocate mardi.

« On vien de ce rentre compte qe c dawla [l’EI] ki nous a récupérer (sic) », a envoyé l’une de ces femmes à des proches, selon un message vu par l’AFP. Une proche a également rapporté que les hommes qui avaient pris en charge les Françaises leur auraient dit : « Nous sommes vos frères de l’Etat islamique, on va vous mettre dans le désert en sécurité ». « Vous faites partie de l’Etat islamique vous restez là », auraient-ils ajouté.

« Ils nous emmènent dans le désert »

Plusieurs Françaises qui avaient rejoint l’organisation Etat islamique ont quitté ce week-end le camp de Aïn Issa dans le nord-est de la Syrie après l’offensive turque lancée depuis le 9 octobre contre les Kurdes syriens, qui tiennent ce territoire depuis leur victoire, appuyée par la coalition, contre Daesh.

Selon d’autres messages entendus par l’AFP, les Kurdes les auraient poussées à quitter le camp. Une hypothèse aussi évoquée par Donald Trump dimanche. Elles auraient ensuite vu leurs tentes en feu et se seraient retrouvées dans le désert avec de très jeunes enfants, avant qu’un « Syrien armé » ne leur propose de les aider.

« Ils nous emmènent dans le désert », ont écrit ces femmes dimanche soir à leurs familles, très inquiètes de leur sort.

« Ça fait deux ans qu’on dit que tout ça va arriver »

Ces femmes « sont parties depuis très longtemps de l’organisation », a affirmé à l’AFP la mère de l’une d’entre elles, « donc pour l’EI elles sont considérées comme des déserteurs. Même si on sait que la France va dire elles rejoignent Daesh ». « Le Quai d’Orsay est prévenu », a indiqué Me Marie Dosé, qui alerte depuis des mois sur les conditions des Françaises dans les camps du nord-est syrien.

« Ça fait deux ans qu’on dit que tout ça va arriver », avait-elle prévenu lundi, accusant la France, en refusant de rapatrier ses ressortissants, de les « livrer sur un plateau à Daesh ».

12.000 combattants de l’EI détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes

Environ 12.000 combattants de l’EI, dont 2.500 à 3.000 étrangers, sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, selon des chiffres de sources kurdes. Et les camps de déplacés du nord-est syrien accueillent à peu près 12.000 étrangers, 8.000 enfants et 4.000 femmes.

Mardi, dans une tribune, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays empêcherait les combattants de l'EI de quitter le nord-est de la Syrie.

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