L'obsolescence programmée : tout commence dans les années 1930

Obsolescence programmée ©AFP - Philippe Turpin / Photononstop
Obsolescence programmée ©AFP - Philippe Turpin / Photononstop
Obsolescence programmée ©AFP - Philippe Turpin / Photononstop
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Retour sur l’un des symboles du gaspillage moderne… Il s’agit de l’obsolescence programmée dont le concept est déjà presque centenaire car tout commence dans les années 1930 aux Etats-Unis pendant la Grande Dépression, lorsqu’un un agent immobilier new-yorkais imagine un moyen de réduire le chômage de masse...

Il impose une date de péremption légale aux produits, histoire d’obliger le consommateur à les renouveler régulièrement. 

L’idée depuis a fait florès et aujourd’hui cette pratique qui vise à rendre nos objets quotidiens défaillants perdure. Et elle commence sérieusement à énerver les consommateurs qui ont le sentiment de se faire arnaquer et de participer au désastre écologique.  

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Mais peut-on vraiment prouver l’obsolescence programmée ? 

C’est compliqué car comme l’explique Laetitia Vasseur, la cofondatrice de l’association HOP, pour "Halte à l’obsolescence programmée", nous ne disposons pas de données de comparaison entre la durée de vie des produits de nos grands-mères et celles des nouveaux arrivés sur le marché.  

Les chiffres sont difficiles à établir car ils n’ont pas de références communes et aussi parce qu’ils sont la chasse gardée des industriels. L’opacité règne dans ce domaine.

Grand bien vous fasse !
50 min

Néanmoins, pour en finir avec le débat sur « mythe » ou « réalité », le législateur s’est emparé du problème. Dès 2013, Benoit Hamon alors Ministre en charge de la consommation déclare :

Contrairement à ce que d’aucuns voudraient nous faire croire, l’obsolescence programmée n’est pas un concept paranoïde ou complotiste. Ce n’est d’ailleurs pas un concept ; c’est une pratique établie 

Et en 2015 la France la reconnait comme un délit puni par la loi

Ce sont les équipements électriques et électroniques qui sont les plus concernés. Selon un rapport de l’association Hop révélé il y a quelques jours, la durée de vie moyenne des lave-linge est passée de 10 ans en 2010 à 7 ans l’année dernière !

Alors il existe différentes formes d’obsolescence. 

Citons par exemple les imprimantes : une technique consiste à indiquer un message d’erreur selon lequel la cartouche est vide alors qu’il en reste encore parfois entre 20 et 45%. Sachant que la cartouche coûte parfois plus cher que la machine elle-même, le consommateur est lésé. 

Tondeuse à gazon, machine à café, ou enceintes, le problème n’est pas seulement la durée de « bonne » utilisation limitée dans le temps ; c’est aussi qu’une fois tombés en panne, les produits sont pour la plupart difficilement réparables.  

Comment lutter contre le phénomène ? 

Il faut d’abord inciter les entreprises à prendre en charge la durabilité et la réparabilité des produits au moment de leur conception. L’obsolescence représentant un coût insupportable pour le consommateur comme pour l’environnement.

Certaines enseignes françaises lancent enfin des services d’abonnement permettant de prolonger la durée de vie des appareils électroménagers.  

Mais du côté des citoyens, c’est une vraie réflexion collective qu’il faut que nous menions sur notre façon de consommer en entretenant plus longtemps nos objets et en réduisant les achats compulsifs de produits neufs. 

L’obsolescence programmée, on en parle dans la Terre au Carré.

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