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Laetitia Drevet
A la veille de la journée mondiale du don d'organe du 17 octobre, l'écrivaine Nathalie Rheims revient au micro d'Europe 1 sur la greffe de rein qui lui a sauvé la vie. 
INTERVIEW

"Un très long processus, du fond des ténèbres jusqu'à la lumière." Ainsi Nathalie Rheims décrit-elle son combat acharné contre une pathologie génétique des reins qui a "décimé" les femmes de sa famille. A la veille de la journée mondiale du don d'organe et de la greffe du 17 octobre, elle raconte au micro de Nathalie Lévy sa bataille contre la maladie et la greffe qui lui a sauvé la vie

"J'étais dans le déni"

"J'avais vu ma mère passer 25 ans en dialyse, ma rand-mère et sa sœur mourir la même année... Inconsciemment, je savais ce qu'il allait se passer, mais j'ai pris le parti d'être dans le déni", raconte-elle. Le rappel à la réalité a été brutal. "Le jour où je m'en suis aperçue, c'est le jour où je suis tombée dans le coma." Aujourd’hui, Nathalie Rheims appelle au contraire à la prévention , et à la surveillance, "c'est très important", souligne-t-elle. "Les reins, on n'y pense pas du tout. Pourtant, ils irriguent l'ensemble du corps humain. Le jour où ils cessent de fonctionner, plus rien ne fonctionne."

Écrivaine, Nathalie Rheims s'est inspirée de sa propre épopée pour rédiger son dernier roman, Les reins et les cœurs (éditions Léo Scheer). Elle y décrit cette sensation d'être "entre deux mondes", qui l'habite pendant les semaines où son pronostic vital reste engagé. "C'est un récit sur l'espérance, sur le désespoir et aussi sur cette aventure extraordinaire qu'est le don d'organe."

25.000 personnes en attente de greffe 

Dans le livre comme dans la vie, son donneur est un jeune homme rencontré par hasard. Leur lien, dit-elle, est "gémellaire", témoin d'un "attachement fou". "Quand je suis entrée en réanimation, il a tout de suite décidé qu'il me donnerait un rein, si tant était que l'on soit compatibles." Un choix qui lui a sauvé la vie, mais qui n'est pas sans conséquence. "Ce don n'a pas changé nos rapports, mais je suis consciente à chaque instant que je vis avec cet autre, ce morceau de lui en moi", explique-t-elle. 

Aujourd'hui, Nathalie Rheims dit qu'elle va "aussi bien que possible". Après la greffe, le combat des patients n'est pas encore terminé. "Les traitements anti-rejet, ce n'est pas facile tous les jours. Mais vu d'où je viens..." En France, près de 25.000 personnes sont en attente d'un don d'organe, et plus de 63.000 personnes vivent grâce à un organe greffé.