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La France est devenue le premier moteur de la croissance dans la zone euro

Pour la première fois depuis 2004, la France sera le premier pays contributeur à la croissance de la zone euro cette année. La bonne résistance de la demande intérieure explique cette performance. L'OFCE prévoit une hausse du pouvoir d'achat de 310 euros par ménage en moyenne l'an prochain.

La demande intérieure résiste mais la consommation n'augmentera pas autant qu'espéré, une partie des gains de pouvoir d'achat étant épargnés par précaution.
La demande intérieure résiste mais la consommation n'augmentera pas autant qu'espéré, une partie des gains de pouvoir d'achat étant épargnés par précaution. (Jean Claude MOSCHETTI/REA)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 16 oct. 2019 à 18:00

C'est une première depuis 2004. La France devrait être le premier pays contributeur à la croissance de la zone euro cette année, souligne l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Les économistes prévoient une progression du PIB dans l'Hexagone de 1,3 % en 2019, bien meilleure que celle de l'Allemagne, attendue à seulement 0,5 %. Près d'un quart de la croissance de la zone euro proviendra de l'économie française cette année. Et pour la première fois en six ans, la croissance française sera (légèrement) supérieure à celle de la zone euro.

Il faut dire que la France résiste plutôt bien jusqu'à présent au ralentissement mondial qui affecte en revanche fortement l'Allemagne, plus ouverte sur l'étranger. Les mesures post-« gilets jaunes » ont un impact important : la politique budgétaire devrait avoir cette année une impulsion équivalente à 0,4 point de PIB, alors que celle-ci ne sera que de 0,1 point l'an prochain. Ce qui, combiné à des créations d'emplois dynamiques et des hausses de salaires plutôt fortes, a permis d'accroître le pouvoir d'achat de 800 euros par ménage en moyenne, selon les calculs de l'OFCE.

En 2020, cette augmentation sera moindre puisque les économistes de l'OFCE anticipent une progression du pouvoir d'achat de 310 euros par ménage en moyenne. Les créations d'emplois devraient en effet marquer le pas. L'OFCE en attend 125.000 en 2020, soit près de deux fois moins qu'en 2019.

Hausse du taux d'épargne

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Si la demande intérieure devrait tirer l'activité économique l'an prochain, la consommation n'augmente toutefois pas aussi vite qu'espéré. En 2019 et 2020, le taux d'épargne devrait bondir de 1 point de revenu disponible par rapport à sa moyenne entre 2013 et 2018. Un phénomène qui étonne étant donné le niveau extrêmement bas des taux d'intérêt .

« Nous assistons à une forme d'épargne de précaution des Français mais celle-ci ne s'explique probablement pas par la peur du chômage puisqu'il recule », explique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. « Le mouvement des 'gilets jaunes' a pu jouer sur le moral des ménages fin 2018 et début 2019.La réforme de l'assurance-chômageet celledes retraitespeuvent aussi créer des incertitudes pour les Français », poursuit-il. Conséquence, le PIB ne croîtra que de 1,3 % l'an prochain. Un Brexit sans accord amputerait la croissance de 0,2 point.

Coup de frein sur les exportations

L'autre point important de la conjoncture de l'an prochain, c'est le ralentissement de l'investissement des entreprises malgré des conditions de financement qui restent très favorables. Ce coup de frein s'expliquerait par l'atonie de la demande étrangère adressée à l'économie française. Les exportations ralentiraient logiquement aussi avec la croissance mondiale. L'OFCE ne prévoit cependant ni récession en Allemagne, ni aux Etats-Unis l'an prochain.

Guillaume de Calignon

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