Classement des villes où travailler : la revanche de Paris
Seulement cinquième l'année dernière, la capitale intègre le podium (3e). Elle se classe même première chez les millennials (moins de 34 ans). Mais sont-ils réellement attirés par la ville, ou davantage par les opportunités d'emploi ?
Assistons-nous au retour en grâce de Paris ? C'est ce que semble pointer le dernier palmarès des « villes où les Francais aimeraient le plus travailler », réalisé par Great Place to Work. Dans le classement, la capitale remonte de deux places par rapport à l'année dernière, et grimpe sur le podium, au 3e rang. Toulouse conserve sa deuxième place pour la troisième année consécutive, sans réussir à déloger Bordeaux, qui truste la première place depuis… 6 ans. Montpellier (4e) et Lyon (5e) complètent le top 5.
Les amateurs de la métropole girondine reconnaîtront sans peine les atouts de la ville dans les critères plébiscités par les répondants : cadre de vie, gastronomie mais également une volonté de la municipalité de dynamiser le bassin d'emploi, notamment tourné vers le numérique. A tel point que l'exode - notamment des parisiens - vers Bordeaux a fait flamber le prix de l'immobilier, qui a grimpé de 38,5 % depuis 2015. Ce qui avait d'ailleurs provoqué quelques tensions au sein de « la belle endormie » : des autocollants anti-parisiens avaient orné les murs de la cité, il y a deux ans.
Le top 10 des villes où les Français aimeraient le plus travailler
1 · Bordeaux 2 · Toulouse 3 · Paris 4 · Montpellier 5 · Lyon 6 · Aix-en-Provence 7 · Nantes 8 · Nice 9 · Strasbourg 10 · PerpignanSource : Great Place to Work
Paris attire davantage les millenials
Comme le soulignait une étude de Cadreemploi parue en août, 8 cadres sur 10 souhaiteraient quitter Paris. Là où la ville lumière frappe fort, c'est sur le palmarès spécial millenials ou moins de 34 ans, selon la méthodologie. Paris devance alors Lyon, puis Bordeaux. Car il demeure bien ardu de quitter l'orbite parisienne, notamment pour un premier emploi. Les millenials mettent en avant le dynamisme économique et les opportunités d'emploi pour expliquer leur choix.
La très grande majorité des jeunes diplômés d'école de commerce ou d'ingénieurs trouvent leur premier emploi en région parisienne, alors qu'ils recherchent souvent un ancrage régional pour mieux préserver un équilibre de vie. Ainsi, 73 % des diplômés de la promotion 2018 d'Audencia ont décroché leur premier job en région parisienne. La place de Paris tient aussi à un pragmatisme économique que d'un réel désir de profiter de la chaleur humaine dans le métro aux heures de pointe. En prenant d'ailleurs un peu de hauteur, et en analysant le Millenial Cities Ranking 2018, Paris n'arrive d'ailleurs qu'en 15e position. Loin derrière d'autres capitales européennes telles que Berlin (numéro un) ou Londres (3e).
Que les néoparisiens se rassurent, même les « locaux » trouvent leur ville parfois bien difficile à vivre.
Jean-Marie Cunin