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Sur les rails, une multitude d’innovations

Le transport reste l’un des enjeux majeurs de nos sociétés d’aujourd’hui et de demain. Quand l’idée de se détacher du « tout-voiture » s’érige comme un axe central, les concepteurs recherchent des solutions innovantes, capables de répondre aux préoccupations collectives et environnementales. Zoom sur des idées déployées sur les rails.

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Publié le 18 sept. 2019 à 10:00Mis à jour le 11 oct. 2021 à 16:02

Un tram qui se recharge à chaque arrêt


Un tramway équipé d'une technologie permettant une recharge rapide de la rame en électricité à chaque arrêt en station, c’est ce qu’a imaginé le fabricant Alstom. Déployée dans le centre-ville historique de Bordeaux, le fabricant l’a mis en place à Nice l’an dernier, ajoutant une technologie supplémentaire à ce système permettant de se passer de la pose de caténaires sur le parcours. 


Celle-ci consiste à utiliser un système de recharge statique par le sol (SRS) via lequel le tramway est rechargé automatiquement, en moins de 20 secondes, selon la technique du « biberonnage », dont le principal atout est d’être ponctuelle, ce qui réduit le coût des travaux par rapport à une alimentation par le sol en continu installée le long d'une ligne. Grâce à des patins de captation permettant d’alimenter le dispositif de stockage de l’énergie (jusqu’à 13,6 kWh de réserve) installé sur le toit de la rame, la recharge se fait durant la descente et la montée des voyageurs, permettant au tramway de rouler sur ses batteries rechargées entre chaque arrêt. 


Le SpaceTrain, le train propre en lévitation

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Ambitionnant d’être déployé sur le territoire français d’ici 2025, le SpaceTrain est un train aux allures futuristes qui se déplace en lévitation sur coussin d’air (élévation de 2 mm par rapport au sol) depuis des rails surélevés à six mètres de haut. Imaginé par la société française éponyme, ses navettes circulent sur monorail et peuvent embarquer à leur bord des centaines de voyageurs à une vitesse moyenne de 540 km/h environ, pour des pointes à 720 km/h, (soit 400 km/h de plus que le TGV), sur un parcours maximal de 400 kilomètres. Cette prouesse technologique, qui transportera sa propre énergie, s’inspire du concept d’aérotrain imaginé par Jean Bertin dans les années 1960. 


SpaceTrain entend la développer dans l’Hexagone sur des tronçons où le TGV est absent, en reliant les grandes villes peu éloignées, et transportant 60, 150 ou 250 passagers. Nécessitant, selon ses dirigeants, des installations moins coûteuses que celles nécessaires à la circulation du TGV, et fonctionnant sur un système énergétique propre (électrique et hydrogène), l’engin, qui en est toujours à l’état de prototype, pourrait être prochainement déployé en régions Normandie, Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, avec lesquelles SpaceTrain est en discussion.


>>> Lire aussi : Les cars interurbains passent aussi à l’électrique


Le train-drone commandé à distance


Non, ce n’est pas de la science-fiction. Quand le train du futur se pense autonome, la SNCF a testé en avril dernier son premier train drone piloté à distance en région parisienne, sur un parcours de 4 km reliant Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) à Juvisy (Essonne). Piloté depuis un poste de commande situé à quelques kilomètres de là, l’expérience a permis de démontrer la faisabilité technique de la téléconduite sur rails, grâce à des caméras installées sur la locomotive permettant au conducteur d'assurer les commandes de freinage et d'accélération à distance. 


Les données ont été transmises par satellite et via le réseau cellulaire privé LTE, équivalent à la 4G. Selon la SNCF, cette avancée que représente la circulation des trains sans conducteur devrait permettre d’harmoniser la circulation de ses convois, d’optimiser leur vitesse, leur mise en circulation en plus grand nombre, et permettre une meilleure gestion des imprévus et diminution de la consommation d'énergie. Dès 2023, le groupe ferroviaire entend déployer des prototypes de train de fret et de TER basés sur cette technologie innovante pour une mise en circulation en 2025.


Le train propre hydrogéné


Remplacer les trains fonctionnant au diesel, très polluants, par des convois s’alimentant en hydrogène, voilà l’une des grandes tendances qui se dessine dans le secteur ferroviaire. Le groupe Alstom, par exemple, s’apprête ainsi à livrer 27 de ses trains à hydrogène, les Coradia iLint, à une filiale du réseau de transports en commun allemand Rhein-Main-Verkehrsverbund d'ici 2022. 


Munis sur leurs toits de piles à combustible alimentées par de l’hydrogène stocké sous forme gazeuse et par l’oxygène de l’air, ces trains peuvent ainsi trouver l’énergie nécessaire à leur traction et à l’alimentation de leurs équipements à bord. Des batteries lithium-ion viennent par ailleurs stocker le surplus d’électricité produit par la pile à combustible et l’énergie récupérée au freinage. D’une capacité de 160 places assises, pouvant glisser sur les rails à une vitesse maximale de 140 km/h, les Coradia iLint peuvent parcourir une distance de 1 000 kilomètres en faisant le plein de cette énergie propre.


Le « Taxirail » redonne vie aux petites lignes 


Comment rentabiliser les petites lignes ferroviaires de l’Hexagone, celles qui voient circuler moins de 20 trains par jour sur leurs rails ? Concernant 16% des ressources investies dans le secteur, pour seulement 2 % des voyageurs, leur utilité et leur avenir sont souvent remis en cause. La start-up bretonne Exid Concept et Développement s’attèle à déployer une solution capable de redonner vie à ces voies quasi désertées, en proposant d’y faire circuler ses « Taxirails ». 


Il s’agit de modules autonomes pouvant accueillir 40 passagers. Dotés d’une autonomie de 600 kilomètres, ces véhicules hybrides, fonctionnant avec des batteries et du biogaz ou de l’hydrogène, donc à bilan carbone neutre, sont par ailleurs munis de panneaux photovoltaïques permettant de produire l’énergie nécessaire à l’éclairage, au chauffage ou encore à la climatisation et l’accès au Wifi à bord. Très légers (8 tonnes, quand un TER de 80 places pèse plus de 50 tonnes), ces trains autonomes s’appuieront par ailleurs sur l’intelligence artificielle pour définir les horaires les plus pertinents par rapport aux besoins des voyageurs. Aux heures creuses, ils pourraient même s’adapter pour répondre aux besoins de transport à la demande. En phase de conception jusqu’en 2020, le développement de leur prototype est attendu en 2021 pour une commercialisation en 2023. Soit, au moment de l’ouverture à la concurrence des lignes TER.

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>>> Aller plus loin : Le véhicule autonome, une opportunité pour les équipementiers français ?

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