
La police du Malawi a ouvert, jeudi 17 octobre, une enquête pour viols et tortures à la suite d’allégations d’organisations des droits humains visant des policiers soupçonnés d’avoir agressé des femmes en marge de manifestations post-électorales.
Depuis les élections présidentielle et législatives de mai, le Malawi, petit pays d’Afrique australe, est le théâtre de manifestations de l’opposition qui dénonce la réélection, à leurs yeux frauduleuse, du président sortant, Peter Mutharika le 21 mai. Des manifestations ont éclaté la semaine dernière dans plusieurs localités, dont Msundwe, M’bwatalika et Mpingu (centre), à quelques dizaines de kilomètres à l’ouest de la capitale, Lilongwe.
Le 8 octobre, un policier a été tué à Msundwe, lapidé à mort lors d’affrontements entre partisans de l’opposition et forces de l’ordre. Le lendemain, a affirmé jeudi le Réseau de coordination du genre (NGO-GCN), une plateforme d’ONG, plusieurs cas de viols et de tortures ont été enregistrés à Msundwe, à M’bwatalika et à Mpingu.
« Pillages et tortures »
« Des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes dans toutes les directions, dont des commerces et des maisons. Ils ont aussi pillé des magasins », a déclaré à l’AFP la présidente du NGO-GCN, Barbara Banda. Des policiers en uniforme « ont frappé aux portes des victimes, a-t-elle précisé. Dans un cas, les parents d’une victime ont reçu l’ordre d’aller dans une autre chambre et leur fille a été violée. Nous avons enregistré trois cas de viols pour l’instant ». L’ONG exige « une enquête plus approfondie. Personne n’est au-dessus des lois et l’état de droit doit être respecté. Nous voulons voir les coupables derrière les barreaux ».
Dans la foulée, la police a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des soupçons de « viols, tortures et vols » qui auraient été commis par des policiers. « La police doit s’évertuer à tout moment à remplir son mandat constitutionnel qui est d’assurer la sécurité publique des citoyens », a souligné la police dans un communiqué.
Les accusations visant la police sont « choquantes », a réagi Gift Trapence de la Coalition des défenseurs des droits humains (HRDC), qui a souhaité que « les policiers responsables soient jugés ».
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