Affaire Bygmalion : Copé va dégainer un rapport sur les finances de l'UMP

 

Affaire Bygmalion : Copé va dégainer un rapport sur les finances de l'UMP

    Un «exposé complet» pour démontrer «les allégations totalement mensongères». Jean-François Copé prépare sa riposte dans «l'affaire Bygmalion». S'exprimant ce jour dans le Journal Du Dimanche, le patron de l'UMP tente une fois de plus de laver les soupçons à son encontre, formulés par l'hebdomadaire Le Point, concernant son rôle dans les surfacturations présumées pratiquées par l'agence Bygmalion. Il s'apprête à dévoiler un rapport détaillé des comptes de l'UMP devant le comité stratégique et le bureau politique du parti. Une arme censée le dédouaner dans cette affaire qui entache sa réputation comme celle du parti depuis quelques semaines.

    Démontrer que l'accusation est «diffamatoire»

    Le maire de Meaux prévient : «Je montrerai (...) que la fausse accusation de favoritisme est diffamatoire». La charge de l'hebdomadaire Le Point, lancée en février dernier, certifiait en effet que Jean-François Copé avait favorisé une agence de communication de deux de ces proches, Bygmalion. La société a été créée en 2008 par Bastien Millot et Guy Alves, tous deux très proches de l'homme politique de droite.

    Depuis plusieurs mois, des élus du premier parti de l'opposition s'interrogeaient sur la croissance «fulgurante» de cette PME ces dernières années. Pour Le Point, le patron de l'UMP n'est pas sans liens avec cet essor : il a «sponsorisé Bygmalion avec l'argent de l'UMP», notamment via l'organisation de meeting surfacturés - à hauteur de 8 millions d'euros - en partie durant la campagne présidentielle de l'ancien Chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. Le budget de l'UMP consacré aux meetings avait en effet triplé entre 2007 et 2012.

    Bygmalion n'a perçu que «7 à 8% d'honoraires»

    Dans l'entretien au JDD, Jean-François Copé précise que le parti a organisé 143 événements entre 2011 et 2012, «variant de 6000 à 1 630 000 euros (pour les universités de Marseille)» avec un «coût moyen de 190 000 euros par événement». Et de défendre la société Bygmalion qui «a perçu entre 7 et 8% d'honoraires», tandis que «d'autres sociétés avaient perçu jusqu'à 27% d'honoraires» avant son arrivée à la tête de l'UMP.

    Le maire de Meaux revient également sur les chiffres de son parti, rectifiant les «allégations», selon lui, du Point. «La dette de l'UMP n'est pas de 96 millions d'euros», insiste-t-il, «mais de 24,1 millions». Des chiffres qu'est censé révéler son «exposé complet» sur les comptes, qu'il présentera dans les jours prochains.

    Le no comment de Wauquiez

    Peu après la publication du Point, Jean-François Copé s'est dit victime d'une «chasse à l'homme» et d'un «coup monté». Le politique a alors porté plainte contre les accusations de surfacturation puis contre l'hebdomadaire. Une enquête préliminaire a depuis été ouverte. Imperturbable, Jean-François Copé assure ce dimanche, regarder «ça de manière très positive et sereine car tous ces éléments (...) sont bien entendu à la disposition de la justice». Le patron de l'UMP annonce par ailleurs qu'il finalise actuellement deux propositions de loi concernant la transparence sur les comptes, qui seront déposées «dans les semaines qui viennent» sur le bureau de l'Assemblée.

    Interrogé dimanche dans l'émission «12/13 Dimanche» sur France 3, le vice-président de l'UMP Laurent Wauquiez n'a pas davantage commenté l'affaire qui touche le président de son parti. «Moi ce qui m'intéresse ce sont les débats d'idées» a-t-il répondu. Début mars, le député de Haute-Loire, qui est l'un des quatre députés UMP à avoir voté la loi sur la transparence de la vie publique suite à l'affaire Cahuzac, avait exhorté l'UMP à «lever les doutes tout de suite» sur les comptes de l'UMP.