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Les journaux australiens se recouvrent d’encre noire pour protester contre la censure

Ils demandent que les journalistes ne soient pas soumis à la législation très stricte en matière de sécurité nationale qui, selon eux, complique leur travail.

Le Monde avec AFP

Publié le 21 octobre 2019 à 07h01, modifié le 21 octobre 2019 à 08h35

Temps de Lecture 1 min.

L’ensemble des « unes » de la presse australienne étaient caviardées lundi 21 octobre matin, en signe de protestation contre le recul de la liberté presse et la culture du secret au sein du gouvernement.

« Quand le gouvernement vous cache la vérité, qu’est-ce qu’il vous cache ? ». Cette question s’affiche en « une » des journaux nationaux et régionaux d’Australie, lundi 21 octobre. Une phrase unique sur la première page de l’ensemble de la presse – parmi lesquels des titres aussi prestigieux que The Australian, The Sydney Morning Herald et l’Australian Financial Review – où tous les textes ont été sporadiquement rayés et recouverts d’encre noire.

Des publicités ont également été diffusées sur l’ensemble des chaînes de télévision, invitant les téléspectateurs à réfléchir à la question. Cette campagne pour le droit à l’information intervient après des descentes de la police fédérale, il y a quelques mois, chez la chaîne nationale ABC et au domicile d’une journaliste de News Corp, qui avaient publié deux informations embarrassantes pour le gouvernement.

Les médias australiens demandent notamment que les journalistes ne soient pas soumis à la législation très stricte en matière de sécurité nationale qui, selon eux, complique leur travail. « La culture du secret qui découle de ces dispositions légales restreint le droit de tout Australien à être informé et cela va bien au-delà de l’intention de départ qui était la préservation de la sécurité nationale », a indiqué Paul Murphy, chef du syndicat Media Entertainment and Arts Alliance.

« Les opérations de police au domicile de la journaliste de News Corp, Annika Smethurst, et au siège d’ABC à Sydney sont des attaques portées à la liberté de la presse en Australie mais elles ne représentent que la partie émergée de l’iceberg », selon M. Murphy.

Des poursuites possibles envers des journalistes

A la suite de ces perquisitions, trois journalistes pourraient faire l’objet de poursuites criminelles : Mme Smethurst pour avoir révélé que le gouvernement envisageait d’espionner les Australiens, et deux journalistes d’ABC pour avoir dénoncé des crimes de guerre qui auraient été commis par les forces spéciales australiennes en Afghanistan.

Les groupes de médias australiens réclament également une meilleure protection des lanceurs d’alertes et de la liberté d’informer, et une réforme des lois sur la diffamation, complexes et parmi les plus strictes au monde. Contrairement à la plupart des démocraties, l’Australie n’a pas de déclaration des droits ni de protection constitutionnelle de la liberté d’expression.

Le premier ministre Scott Morrison a déclaré que son gouvernement « croirait toujours en la liberté de la presse », tout en insistant sur le fait que les journalistes ne sont pas au-dessus des lois.

Le Monde avec AFP

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