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En Syrie, les combattants kurdes ont évacué la ville assiégée de Ras Al-Aïn

Les Forces démocratiques syriennes ont achevé dimanche leur retrait de la ville entourée par les forces turques, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 octobre 2019 à 18h08, modifié le 21 octobre 2019 à 08h09

Temps de Lecture 4 min.

Un convoi des Forces démocratiques syriennes évacue les combattants blessés de la ville frontalière Ras Al-Aïn, en Syrie, le 20 octobre.

Les combattants kurdes ont quitté, dimanche 20 octobre, la ville frontalière syrienne de Ras Al-Aïn assiégée par les forces d’Ankara et leurs supplétifs syriens. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont achevé leur retrait dimanche. Il s’agit là du premier retrait depuis la mise en œuvre de la fragile trêve négociée par Washington et qui expire théoriquement mardi 22 octobre.

Un convoi transportant des blessés, des dépouilles, et des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG (Unités de protection du peuple, kurdes), a fui la ville du nord de la Syrie, selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place. Plus de 50 véhicules, dont des ambulances, ont quitté l’hôpital de la ville qui fait office de ligne de démarcation entre les belligérants. L’OSDH avait auparavant fait savoir qu’au total, 41 dépouilles – 28 combattants des FDS et 13 civils – se trouvaient dans le seul hôpital de la ville ou dans des cimetières provisoires.

C’est la première fois que des combattants des FDS sortent de Ras Al-Aïn. Samedi, l’Observatoire avait rapporté une première évacuation, un convoi médical de 30 blessés de la ville, et de quatre personnes ayant succombé à leurs blessures.

« Le cessez-le-feu tient très bien », selon Washington

Le convoi est arrivé à Tal Tamr, plus au sud, où des habitants réunis sur la place principale les ont accueillis par des youyous et slogans en soutien aux FDS, a constaté un correspondant de l’AFP. Il n’a pas été possible dans l’immédiat de confirmer côté kurde s’il y aurait un retrait total, ni si le départ des combattants dimanche s’inscrivait dans le cadre de l’application de l’accord de trêve. Le ministère turc de la défense a, de son côté, confirmé dans un communiqué le retrait, affirmant qu’un « convoi de 86 véhicules » est parti de Ras Al-Aïn « en direction de Tal Tamr ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Un accord de cessez-le-feu temporaire en trompe-l’œil en Syrie

Le chef des FDS, Mazloum Abdi, avait affirmé samedi que ses forces se retireraient, comme le stipule un accord de trêve négocié par Washington, dès que les forces d’Ankara les laisseraient sortir de Ras Al-Aïn. Annoncé jeudi, ce cessez-le-feu prévoit la suspension pour 120 heures de l’offensive lancée le 9 octobre par la Turquie pour permettre un retrait des combattants kurdes (YPG) des zones frontalières, et la mise en place d’une « zone de sécurité » de 32 km de largeur en territoire syrien le long de la frontière.

Le président américain Donald Trump a cité, sur Twitter, son ministre de la défense, Mark Esper, qui estime que « le cessez-le-feu tient très bien ». « Il y a eu des accrochages mineurs qui se sont vite terminés. Les Kurdes se réinstallent dans de nouvelles zones », aurait dit Mark Esper à Donald Trump.

Cette fragile trêve est ponctuée de combats et bombardements sporadiques dans l’ouest et le nord-ouest de Ras Al-Aïn, d’après l’OSDH. Depuis jeudi, les forces kurdes et Ankara s’accusent mutuellement de violer l’accord de trêve. Dans la zone de Tal Abyad, à l’ouest, un soldat turc a été tué et un autre blessé, a indiqué dimanche le ministère turc de la défense.

114 civils tués et 300 000 déplacés

L’offensive turque contre les forces kurdes a été lancée après un retrait le 7 octobre des soldats américains de secteurs frontaliers à la suite d’une annonce de Donald Trump, ouvrant la voie à l’opération. Aussi, le 13 octobre, les Etats-Unis avaient annoncé le retrait de quelque 1 000 militaires américains déployés dans le nord et l’est de la Syrie en guerre.

Un véhicule blindé américain traverse Tal Tamr, le 20 octobre.

Dimanche, plus de 70 véhicules blindés arborant un drapeau américain et transportant du matériel militaire ont traversé la route internationale en passant par la ville de Tal Tamr, escortés par des hélicoptères. Selon l’OSDH, le convoi s’est retiré de la base de Sarrine, près de la ville de Kobané, et s’est dirigé vers la province de Hassaké plus à l’est. « Il s’agit de la plus grande base militaire américaine dans le nord et du quatrième départ des forces américaines d’une base en Syrie », explique le directeur de l’ONG, Rami Abdel Rahmane.

Ces derniers jours, les Américains se sont retirés de trois autres bases, dont celle de la ville clé de Manbij et d’une autre située aussi près de Kobané, près de la frontière turque. Désormais, toutes les bases dans les provinces de Rakka et d’Alep « sont vides de toute présence militaire américaine », a précisé M. Abdel Rahmane. Les Etats-Unis conservent encore des positions dans les provinces de Deir ez-Zor et de Hassaké, selon lui.

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Depuis le lancement de leur offensive le 9 octobre, les forces turques et leurs supplétifs syriens ont conquis une bande frontalière de près de 120 km entre Tal Abyad et Ras Al-Aïn. L’offensive a tué 114 civils et déplacé 300 000 autres, selon l’OSDH. Les combats et les bombardements ont également tué 256 membres des FDS contre 196 combattants pro-Ankara. L’offensive lancée par Ankara a ouvert un nouveau front dans le conflit syrien qui dure depuis 2011, et a rebattu les cartes dans le nord du pays.

Le Monde avec AFP

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