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Manuel Valls et Benoît Pellistrandi : « Les indépendantistes catalans ont fait le choix unilatéral de la confrontation »

Dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre, désormais conseiller municipal de Barcelone, et l’historien, spécialiste de l’Espagne, jugent que la situation en Catalogne est l’aboutissement logique de la stratégie mise en œuvre par les indépendantistes depuis 2015.

Publié le 21 octobre 2019 à 08h52, modifié le 21 octobre 2019 à 11h29 Temps de Lecture 4 min.

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Un manifestant portant un masque de l’ancien président catalan Carles Puidemont, à Barcelon, le 20 octobre 2019.

Tribune. Dans un éditorial publié dans son édition du 18 octobre et appelant à « sortir de l’impasse » en Catalogne, Le Monde estime que les scènes de violence urbaine à Barcelone ont pour « détonateur (…) l’arrêt de la Cour suprême qui (…) a infligé de lourdes peines » à neuf dirigeants indépendantistes. Peines dont la « pertinence », poursuit l’éditorial, mérite d’être interrogée et qui conduisent à « maintenir un climat d’exceptionnalité en Catalogne ». Le journal exhorte le royaume d’Espagne à « prendre garde à ce que cette sentence ne fasse pas jurisprudence en aboutissant à la restriction des droits de réunion, de manifestation ou de libre expression ». Rarement, en si peu de lignes, on a pu lire autant d’affirmations qui aboutissent à donner de la crise catalane une image totalement biaisée.

Ce que vit la Catalogne depuis quelques jours n’est que l’aboutissement logique d’une stratégie politique mise en œuvre par les indépendantistes depuis les institutions catalanes elles-mêmes à partir de 2015. Avec Carles Puigdemont, le choix unilatéral de la confrontation a été acté. Il a abouti à s’affranchir de toutes les garanties constitutionnelles pour organiser un pseudo-référendum d’autodétermination. La proclamation de l’indépendance, le 27 octobre 2017, avait une double fonction : consolider la confrontation avec la démocratie espagnole et faire croire à l’aboutissement d’un projet qui n’était qu’un mirage, comme l’a prouvé l’échec complet de cette tentative.

Depuis deux ans, le camp indépendantiste, traversé de divisions considérables et dont l’unité n’existe que dans l’opposition à l’Etat espagnol, s’enferme dans ses contradictions. Le président de la Généralité, Quim Torra, refusant d’assumer ses fonctions institutionnelles – être le président de tous les Catalans – agit comme un activiste qui détourne les administrations publiques au seul profit des indépendantistes. Il a observé avec sympathie l’action des Comités de défense de la République [collectifs locaux de militants indépendantistes] et celle des groupuscules de la Candidature d’unité populaire, un mouvement d’extrême gauche anarcho-indépendantiste.

Autonomie unique en Europe

Maintenant que leur action devient violente, il est pris en tenailles entre l’indispensable maintien de l’ordre, qui incombe aux forces de l’ordre catalanes, et sa complicité avec ces mouvements, qui ont servi sa duplicité depuis deux ans. Les émeutes urbaines ne sont pas nées à cause de la sentence du Tribunal suprême : elles ont été sciemment préparées. Elles attendaient l’occasion de la sentence pour envahir les rues. Loin d’exprimer le sentiment unanime de la population catalane, elles servent à empêcher le débat démocratique et à substituer l’intimidation à la négociation.

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