Deux-Sèvres : les abeilles plus rentables que les pesticides

Selon une étude de l’Inra et du CNRS réalisée dans le département, l’efficacité des pesticides est largement contrebalancée par leur coût supérieur à celui des pollinisateurs naturels.

 La pollinisation par les abeilles domestiques et sauvages permet une rentabilité économique plus importante. (Illustration)
La pollinisation par les abeilles domestiques et sauvages permet une rentabilité économique plus importante. (Illustration) LP/Olivier Boitet

    Les abeilles rapportent plus que les produits phytopharmaceutiques. C'est ce que démontre une toute nouvelle étude du CNRS et de l'Inra menée entre 2013 et 2016 dans le département des Deux-Sèvres. Sur 142 exploitations et plusieurs centaines de parcelles, cinq chercheurs ont planché à la fois sur les effets des pesticides et la pollinisation du colza par les insectes. Une première, jamais leur action n'avait été étudiée à un niveau aussi fin.

    Le résultat est sans appel : là où les abeilles évoluent en abondance, le rendement et la marge brute augmentent de 15 % en moyenne, avec des pics à 40 %. Pesticides et pollinisation naturelle permettent tous deux d'obtenir des rendements élevés, note l'étude. Mais la pollinisation par les abeilles domestiques et sauvages permet une rentabilité économique plus importante.

    C'est que l'aide de ces pollinisateurs ne coûte rien, ou presque ! Les pesticides, eux, n'augmentent pas suffisamment la production pour contrebalancer leur coût. « Nous cherchons un modèle agricole alternatif pour diminuer les intrants chimiques. Ces alternatives existent. Le modèle de l'agroécologie peut être gagnant-gagnant », explique Sabrina Gaba, directrice de recherche à l'Inra et cosignataire de cette étude.

    Des travaux menés actuellement sur le tournesol confirmeraient « des tendances équivalentes » à celles observées sur le colza. Assez, selon la scientifique, pour dégager « de nouvelles pistes et des marges de manœuvre supplémentaires » pour les agriculteurs.