Cinq cartes pour comprendre un monde qui change

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Cinq cartes pour comprendre un monde qui change

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C’est Gerardus Mercator (1512-1594) qui invente le mot atlas, au XVe siècle donc. Avant on appelait le travail cartographique « théâtre du monde » ou encore « ptolémée » en référence au célèbre astronome grec.
C’est Gerardus Mercator (1512-1594) qui invente le mot atlas, au XVe siècle donc. Avant on appelait le travail cartographique « théâtre du monde » ou encore « ptolémée » en référence au célèbre astronome grec.
© Getty - Annette Bunch

Le géohistorien Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris-Diderot, vient de faire paraître un "Atlas historique mondial" qu vise à raconter la marche du monde par les cartes. Retrouvez cinq d'entre elles sélectionnées parmi les 515 que compte l'ouvrage.

Raconter la marche du monde par les cartes : telle est la proposition du géohistorien Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris-Diderot, qui vient de faire paraître un Atlas historique mondial (Les Arènes/L'Histoire). "Écrire l'histoire, c'est donner à voir", écrit l'historien Patrick Boucheron dans la préface de cet atlas, premier ouvrage de cette nature à paraître en France depuis 40 ans. Le dernier a s'être attelé à une tâche de cette ampleur était l'historien Georges Duby en 1978 pour les éditions Larousse.

Pour qui veut rendre compte des enjeux géographiques, géopolitiques ou même simplement historiques, l’échelle du monde condamne à affronter la difficulté du planisphère. Et pourtant, aucune projection cartographique n’est totalement satisfaisante. Ni totalement neutre d'ailleurs, l’écriture cartographique telle qu'on la pratique au XXIe siècle est l'héritière d’au moins trois siècles de sociétés étatiques territoriales. 

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Pour rendre compte de cette complexité, Christian Grataloup et l'équipe de cartographes qu'il a réunie autour de lui pour ce projet ambitieux, revendique, comme il l'a confié au Monde, une méthodologie qui a consisté à "multiplier les types de carte, pour avoir l’ouverture la plus grande possible, un atlas historique général comme celui-là ne pouvant reposer que sur un mélange d’approches et de techniques. Nous avons fait le choix de la diversité en préférant les techniques qui servent le mieux la problématique cartographiée : les projections qui respectent les distances pour les réseaux, celles qui représentent mieux les surfaces pour les cartes géopolitiques."

Carte n°1. Syrie : de la guerre civile à la crise internationale depuis 2011

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Carte ­extraite de l'Atlas ­historique mondial, Les Arènes/L'Histoire (2019)

Le territoire syrien représente l'un des carrefours les plus durables et plus complexes de toute l'histoire humaine. L'imbrication des peuples est particulièrement grande dans cette région." Christian Grataloup

Carte n°2. Changements climatiques

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Les activités humaines, en particulier l’industrialisation et le développement des transports contribuent à l’augmentation des émissions de CO2 et ont des effets sur le climat. Les changements climatiques ont des manifestations variées : fonte des glaciers, élévation du niveau de la mer, vagues de chaleur. L’ampleur des risques dépend de l’importance du changement, de l’exposition des sociétés mais aussi de leur vulnérabilité. Carte ­extraite de l'Atlas ­historique mondial, Les Arènes/L'Histoire (2019)

"Il était important que l’une des dernières cartes de l'Atlas soit centrée sur le problème le plus grave qui est devant nous." Christian Grataloup

Carte n°3. Les nouvelles routes de la soie

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Lors d’un voyage au Kazakhstan en 2013, le président chinois Xi Jinping officialise le projet de nouvelles routes de la soie. Ce label, dont le nom évoque le faisceau de relations à la fois économiques, culturelles et scientifiques qui unissaient les peuples d’Eurasie, renvoie en réalité à une multitude de projets. L’objectif principal de la Chine : développer deux corridors de circulation, l’un terrestre, l’autre maritime, pour favoriser les exportations chinoises et ouvrir des marchés pour son industrie du BTP. Carte ­extraite de l'Atlas ­historique mondial, Les Arènes/L'Histoire (2019)

"La Chine cherche ici à retrouver les routes de l'ancien monde, on a ici à la fois une profondeur historique et une actualité." Christian Grataloup

Carte n°4. La crise russo-ukrainienne

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En 1991, l’Ukraine longtemps considérée par les Russes comme « la Petite Russie » proclame son indépendance. Le pays cherche à affirmer sa souveraineté sur la Crimée mais lui accorde une relative autonomie. Alors qu’à Kiev, les manifestations de février 2014 conduisent à la destitution du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, les forces russes prennent possession de la péninsule. En mars 2014, au lendemain du référendum d’autodétermination, la Russie annexe la Crimée. A cœur de la crise, la question du gaz russe, essentiel pour l’Ukraine, constitue un enjeu majeur. Carte ­extraite de l'Atlas ­historique mondial, Les Arènes/L'Histoire (2019)

La Russie considère la Crimée comme sa fenêtre sur les mers chaudes. Christian Grataloup

Carte n°5. Les murs interétatiques (1900-2010)

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On entend par "mur" une clôture physique non mobile, qui peut prendre la forme d'une barrière bétonnée ou de barbelés, complétée par un dispositif de contrôle plus ou moins développé (checkpoints, miradors, capteurs, etc.) Les motivations qui conduisent à ériger des murs sont nombreuses : fixer une frontière après un conflit, lutter contre l'immigration (ou l'émigration) et les trafics, protéger un territoire d'un risque terroriste, etc. Souvent les raisons évoluent et se superposent. Cependant les stratégies de contournement sont nombreuses et dangereuses pour les migrants. Certains murs tuent. Malgré leur forte augmentation au XXIe siècle, les murs ne représentent qu'une petite minorité des frontières terrestres (entre 3% et 20% selon les modes de calcul). Carte ­extraite de l'Atlas ­historique mondial, Les Arènes/L'Histoire (2019)

Les murs sont des frontières exacerbées. [...] Ce sont des constructions sociales pour rendre les sociétés étanches les unes des autres. Christian Grataloup

Christian Grataloup est également l'invité de Guillaume Erner dans Les Matins de France Culture lundi 21 octobre.