Vote de confiance : Valls tend à nouveau la main aux Verts

 

Vote de confiance : Valls tend à nouveau la main aux Verts

    Manuel Valls «regrette» le départ des écologistes du gouvernement. C'est ce qu'il confie dans un entretien au Journal du Dimanche publié ce jour. Le nouveau Premier ministre de François Hollande, nommé lundi dernier à Matignon, répond à l'impatience des députés d'EELV, frustrés de ne plus avoir de ministres, en affirmant qu'il souhaite «associer étroitement le Parlement».

    Le successeur de Jean-Marc Ayrault flatte les Verts autant qu'il les culpabilise. D'un côté, il assure qu'il «ne peut pas parler de rassemblement sans regretter le départ d'une formation qui a contribué à l'élection du président de la République.» De l'autre, il affirme que «dans un moment difficile, alors que la crise est là depuis des années, assumer ses responsabilité au gouvernement, c'est important.» Cécile Duflot, ex-ministre du logement, et Pascal Canfin, ancien ministre délégué au développement, qui ont refusé de travailler avec lui, apprécieront.

    Anticipant une majorité fragile à l'Assemblée, Manuel valls tend la main au parti écologiste. «S'ils restent dans la majorité en votant la confiance, ils seront associés. Plus la majorité est large, plus on sera efficace.»

    Un tapis rouge déroulé aux écologistes

    Manuel Valls confirme au passage qu'il avait bien déroulé le tapis rouge à de possibles ministres d'Europe-Ecologie-Les Verts. «Les conditions étaient totalement réunies : leur place au sein du gouvernement, la possibilité de porter le grand ministère de l'Ecologie au moment où la France va organiser la conférence climat, la collégialité de l'équipe, leur association au travail gouvernemental, le fait que nous tenions vraiment compte du message des Français.»

    «Il y a quelque chose qui est ubuesque et incompréhensible dans l'attitude des Verts», a estimé pour sa part le socialiste Julien Dray, vice-président de la région Ile-de-France. «Pouvoir exercer pleinement le pouvoir» et «avoir une place comme jamais ils n'avaient eue», «je ne comprends pas qu'on puisse écarter cela d'un revers de main» a ajouté l'élu interrogé dimanche sur Radio J. Le député de l'Essonne a toutefois jugé que le Parti socialiste, qui a perdu «toute une partie de son assise, du socialisme de terrain», devait toutefois «se repenser», «se reconstruire», après la défaite des municipales.

    Discours de politique générale : «Aller à l'essentiel»

    Au-delà de la cassure avec les alliés écologistes du PS au pouvoir, le Premier ministre évoque dans cet entretien le discours de politique générale qu'il prononcera mardi devant l'Assemblée nationale. «Mon état d'esprit, c'est d'apaiser. Il ne s'agit pas de faire un discours-programme, nous ne sommes pas au début du quinquennat, nous devons répondre à l'urgence économique et à l'urgence sociale.» Et de marteler : «Je veux aller à l'essentiel, créer les conditions de la confiance.»

    Laissant croire à l'annonce possible de nouvelles mesures, Manuel Valls souligne qu'il prononcera «un discours concret». «Les grands axes du pacte de responsabilité et les grandes orientations budgétaires seront présentés».

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