En France, 1 enfant sur 30 est conçu grâce à une PMA. Pourtant, si il est aujourd'hui de plus en plus facile d'y avoir accès pour les couples hétérosexuels, cela reste un processus complexe et surtout en général tabou. 

Parlez-Moi d'Amour, le compte sur le parcours de la PMA

Mélanie à 35 ans, et après deux ans d'essai-bébé infructueux, elle s'est lancée avec son mari dans le parcours (du combattant) de la PMA. Mais une fois que la démarche scientifique a été enclenchée, pour trouver des informations concrètes sur le ressenti ou l'impact psychologique et physique, elle s'est retrouvée face à un mur.

"Il n'y avait que des infos très institutionnelles et scientifiques, ou au contraire des forums de questions-réponses précises. Moi je voulais quelque chose qui me dise si j'allais avoir mal ou pas, ce que j'allais ressentir et vivre, qui prenne de la hauteur". 

Ce qu'elle n'a pas trouvé après des dizaines d'heures à surfer sur le net, elle a décidé de le créer. C'est comme ça qu'est né le compte Instagram "Parlez-moi d'amour". 

Expliquer le quotidien d'une femme en parcours PMA

Dans les posts de son compte, Mélanie décortique, et explique ce qu'est réellement un parcours PMA. Du nombre de seringues nécessaires pour un cycle de traitement, au calendrier très serré des piqûres, des prises de sang, des échographies de contrôle, en passant par les rendez-vous de ponction, les attentes interminables, les verdicts décevants. 

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Il s'agit dans un premier temps d'expliquer le plus clairement possible à celles et ceux qui seraient sur le point de se lancer dans le marathon, ce qu'il en sera, pendant 1, 3, 6 ou peut-être 12 mois. Traitements quotidiens et ponctuels (comme la ponction), prise de poids, baisse de moral, ce sont des sujets essentiels à aborder. "Il y a un vrai manque du côté de l'accompagnement des personnes en parcours PMA. On ne nous dit rien, ne nous explique rien, on nous dit juste 'c'est normal' lorsqu'on s'interroge par exemple sur les kilos pris à cause des hormones. Alors que c'est important, parce que c'est très dur". 

Mais pour Mélanie, ce compte a aussi vocation à éduquer un peu les anti-PMA pour toutes. "Une PMA ce n'est pas, on entre et on sort de l'hôpital avec un enfant en claquant des doigts. Les bébés PMA sont des bébés très très désirés, et donc très très aimés, qui que soient leurs parents". 

Briser le tabou de la PMA

Mais Parlez-moi d'amour a une visée pédagogique plus large. A travers ses différents posts, l'objectifs est de parler ouvertement d'un sujet gardé souvent sous silence et de briser un tabou. En effet, les couples qui entament une procédure de PMA n'en parlent pas forcément, l'infertilité est sans doute le summum de l'intime. Leurs proches n'osent pas non plus leur poser de questions, de peur de les froisser, de les attrister. Pourtant, parler et être écouté est essentiel pour traverser ce (parfois très long) parcours.

Et cela permet à certains de comprendre ce que traversent leurs proches. "Je reçois des messages de gens me disant que leur soeur, cousin, collègue ou amie est en PMA et qu'ils sauront mieux maintenant grâce à mon compte comment aborder le sujet, et surtout qu'ils peuvent l'aborder. J'ai même reçu des messages de jeunes me disant être nés après une PMA et avoir compris tout ce qu'ont traversé leurs parents pour les avoir. Et je me dis que j'ai un peu apporté ma pierre à l'édifice".

La PMA non, ce n'est jamais facile. C'est une course contre la montre qui n'a pas de ligne d'arrivée lorsqu'on la débute. Mais la faire en étant soutenu et accompagné, c'est toujours moins compliqué.