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Turquie : un banquier condamné aux Etats-Unis nommé à la tête de la Bourse d’Istanbul

Mehmet Hakan Atilla est un ancien dirigeant de la banque publique Halkbank qui a purgé une peine de prison à New York pour avoir favorisé le contournement de l’embargo américain contre l’Iran.

Par  (Istanbul, correspondante)

Publié le 23 octobre 2019 à 15h46

Temps de Lecture 3 min.

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Mehmet Hakan Atilla, un ancien dirigeant de Halkbank qui a purgé une peine de prison aux Etats-Unis, a été nommé au poste de directeur général de la Bourse d’Istanbul lundi 21 octobre.

Adressant un pied de nez aux Etats-Unis, son vieux partenaire au sein de l’OTAN, la Turquie a décidé de nommer Mehmet Hakan Atilla, un ancien dirigeant de la banque publique Halkbank qui a purgé une peine de prison à Manhattan, au poste de directeur général de la Bourse d’Istanbul.

Il s’agit d’un épisode de plus dans la saga Halkbank, une affaire judiciaire qui empoisonne depuis 2017 les relations turco américaines et où le gouvernement turc et l’administration américaine jouent les premiers rôles.

En mai 2018, M. Atilla avait été condamné à trente-deux mois de prison par un tribunal de New York pour avoir favorisé le contournement de l’embargo américain contre l’Iran. Il est rentré en juillet 2019 en Turquie, où il a été accueilli en héros.

Riposte

Annoncée lundi 21 octobre au soir par Berat Albayrak, le ministre de l’économie et des finances qui est aussi le gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan, sa nomination constitue la risposte turque à la récente décision du département américain de la justice d’engager des poursuites contre Halkbank.

La banque publique, pour laquelle M. Atilla travaillait avant son arrestation à New York en 2017, est accusée d’avoir contourné les sanctions américaines vers l’Iran. « C’est l’une des plus graves violations du régime de sanctions jamais vues », dit le communiqué du Département de la justice publié le 15 octobre, jour de l’annonce des poursuites.

L’action de la justice, qui était au point mort depuis la fin du procès Atilla en 2018, a retrouvé de la vigueur précisément au moment où l’armée turque venait de se lancer à l’assaut des combattants kurdes au nord est de la Syrie, une intervention brutale, qui a jeté 300 000 Syriens sur les routes de l’exode, suscitant les condamnations des alliés traditionnels de la Turquie.

Le secteur bancaire turc affaibli

Ce détail n’a pas échappé à Halkbank, convaincue que la justice américaine cherche en réalité à punir la Turquie pour son intervention militaire. Jusqu’ici, les intérêts de la banque turque étaient défendus par Ballard Partners, un groupe de pression doté d’un sérieux entregent auprès de l’administration américaine puisque son fondateur, Brian Ballard, est aussi l’un des principaux collecteurs de fonds du président américain Donald Trump en Floride.

Au lendemain de la mise en accusation de la banque, Ballard Partners a mis fin à son contrat à 125 000 dollars mensuels (112 400 euros) avec le gouvernement turc, estimant que son activité de lobbying s’arrêtait là.

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