Agressées dans le métro toulousain dans l'indifférence
«Il m'a agressée et personne ne m'a défendue». Quelques dizaines de minutes après avoir subi une agression, hier, en début d'après-midi, dans le métro toulousain, au niveau des Arènes, Charlotte* est choquée. Elle décrit : «Il y avait du monde et je me tenais à la barre. Il est entré, il était avec sa copine et il s'est frotté à moi. Je sentais son sexe. Je lui ai donné un coup de coude et il s'est mis à m'insulter de tous les noms. Je lui ai demandé de descendre à la station suivante pour s'expliquer. J'ai senti qu'il voulait me frapper mais sa copine l'a calmé. Pendant toute cette scène, les gens regardaient leurs smartphones, personne ne m'a défendue.»
La victime devait porter plainte auprès de la police.
Florence*, une usagère du métro, a, elle, assisté à une agression, jeudi dernier. «Un groupe de lycéens est entré dans la rame. Je faisais autre chose quand mon attention a été attirée par des cris. Une jeune fille criait Arrête ! Arrête ! Arrête ! J'ai levé les yeux. Il l'a étranglée avec une main et a tiré ses cheveux longs avec l'autre alors qu'elle continuait de lui dire d'arrêter».
Tout se déroule très vite et Florence est décontenancée. «J'ai essayé d'entrer en contact avec son regard car lui était dos à moi mais ils sont sortis tout de suite. Je pensais avoir un peu plus de temps».
Florence regrette : «Ça m'est resté en tête. Une mineure en situation de violences dans le métro et personne qui intervient ! Quel est le message ? Ça signifie, pour les garçons, qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent sans être inquiétés ?»
Florence pense également aux jeunes filles : «Elles vont penser qu'on peut les traiter comme ça en toute impunité».
Florence a voulu marquer le coup. «On m'a prise au sérieux et j'ai pu déposer une main courante pour ‘menaces diverses'car on ne peut pas parler de violences conjugales pour des mineurs. Ça n'entrera donc pas dans ces statistiques.»
Le témoin a également contacté Tisséo. «J'ai pensé à leur campagne contre le harcèlement. J'ai donc voulu leur signaler. Ils m'ont évoqué une enquête en interne mais je trouve ça facile. Il y a des caméras. Je peux dire exactement à quelle heure ça s'est passé jeudi puisque je suis descendue à Jean-Jaurès à 11 h 40. En recoupant par rapport aux lycéens qui empruntent cette ligne, on doit pouvoir les retrouver.»
Du son côté, Tisséo rappelle qu'elle collabore avec les services enquêteurs en fournissant leurs bandes-vidéo lorsqu'il y a une réquisition. Tout témoin d'une agression peut en outre utiliser une borne d'urgence ou s'adresser aux agents aux stations.
*Prénoms d'emprunt
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