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Trump et la Syrie : une sérieuse crise de la relation politico-militaire

De nombreux hauts gradés américains critiquent la décision du président Trump de lâcher ses alliés kurdes en se retirant du combat contre l’organisation Etat islamique dans le nord-est de la Syrie.

Publié le 24 octobre 2019 à 06h00 Temps de Lecture 4 min.

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Le général James Mattis, ancien secrétaire américain à la Défense, lors d’une conférence de presse au Pentagone, à Arlington en Virginie, en août 2018.

Analyse. Ils sont d’éminentes figures de l’armée américaine, de hauts responsables respectés et loyaux. Inhabituellement nombreux, ils critiquent publiquement la décision du président Trump de lâcher ses alliés kurdes en se retirant du combat contre l’organisation État islamique dans le nord-est de la Syrie. Parmi d’autres, il y a le « moine-soldat » Joseph Votel, ex-patron des forces spéciales, qui fut le commandant des forces américaines au Moyen-Orient (CentCom) jusqu’en mars. « Déçu » par la décision présidentielle, il s’inquiète de voir abandonnées les Forces démocratiques syriennes, ces « partenaires exceptionnels » qui ont perdu 11 000 hommes dans les combats. « Je suis préoccupé de ce que cela pourrait signifier pour de futurs partenariats. »

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Un autre général du CentCom, qui avait applaudi les frappes de 2018 contre les installations chimiques du régime de Damas, est cité sur le site Military Times sous couvert d’anonymat : « Ce que nous voyons en Syrie est probablement l’une des décisions politiques les plus mal informées, même arrogantes, que j’aie vues sur les trente dernières années. » On a aussi entendu l’amiral James Stavridis, ancien commandant suprême de l’OTAN en Europe : « L’idée de retirer les troupes américaines de Syrie est aussi malavisée aujourd’hui qu’elle l’était quand elle a poussé Jim Mattis à démissionner. »

Fin 2018, le général Mattis, secrétaire américain à la défense de Donald Trump, militaire adulé par ses pairs en Europe, quittait son poste pour marquer son désaccord avec la volonté présidentielle d’abandonner le terrain syrien. Sur le retrait en cours, il a déclaré : « Si nous ne maintenons pas la pression, alors l’État islamique va réémerger. Il ne fait absolument aucun doute qu’ils vont revenir. » Ce qui a conduit l’hôte de la Maison Blanche à répliquer : « Mattis est le général le plus surestimé au monde. »

Pendant un temps, a écrit le New York Times, les généraux du Pentagone ont pensé qu’ils réussiraient à obéir aux ordres du président, à sortir des « guerres sans fin » américaines, « sans laisser tomber leurs partenaires kurdes et sans saper les gains obtenus contre l’État islamique ». La « force résiduelle » de 1 000 soldats des unités spéciales au nord-est de la Syrie a fait long feu. Et M. Trump a ouvert une nouvelle crise de la relation politico-militaire.

Vieille histoire

Les hauts et les bas de cette relation épousent une vieille histoire. Les Mémoires du général Mattis, publiés début septembre (Call Sign Chaos, Random House), en témoignent avec précision sur la période récente. En Irak, en Afghanistan, écrit-il, « j’ai été déçu et frustré du fait que les responsables politiques ont trop souvent échoué à donner une direction claire ». Jim Mattis, arrivé début 2003 au Koweït à la tête de sa division de marines pour envahir l’Irak, raconte que « les forces terrestres avaient reçu des directives vagues ». Les militaires « ne connaissaient pas l’intention politique finale ». Durant les opérations, il s’est heurté à de pénibles ordres et contre-ordres. Il a titré un chapitre de ses Mémoires « Incohérence ».

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