Plombée par les tensions commerciales internationales, les incertitudes liées au Brexit et les difficultés du secteur automobile, l’économie allemande frise la récession pour la première fois depuis des années. Pourtant, le marché du travail reste solide outre-Rhin, constate le Financial Times.
À 3,1 %, le taux de chômage se situe à un niveau historiquement bas – loin de la moyenne de la zone euro, à 7,4 %. Dans certains secteurs, les entreprises sont toujours confrontées à une pénurie de main-d’œuvre et, malgré une année plus que morose dans l’industrie, “elles font tout pour garder leurs employés à cause de la pénurie de personnel qualifié”, explique Carsten Brzeski, économiste en chef d’ING Allemagne.
Des secteurs pénalisés par le manque de main-d’œuvre
Certains signaux indiquent que le ralentissement de l’économie commence à se répercuter sur l’emploi, mais ils restent faibles. “Selon la Bundesbank, il y a eu 19 000 chômeurs supplémentaires en Allemagne au deuxième trimestre 2019 : il s’agit de la première augmentation du chômage depuis 2013 en données corrigées des variations saisonnières. Mais comme l’Allemagne compte 43 millions de travailleurs, la hausse se chiffre à seulement 0,04 %…”
Il y a plusieurs explications à ce “paradoxe”, notamment le recours massif, outre-Rhin, au travail à temps partiel. Mais le Financial Times relève aussi des facteurs démographiques : des millions de travailleurs qui appartiennent à la génération du baby-boom sont au seuil de la retraite. “Déjà, nous n’avons plus assez de personnel, souligne Christoph Kahlenberg, de la Randstad Akademie d’Eschborn, spécialisée dans la formation continue. Les entreprises sont en quête de main-d’œuvre. La situation est même très tendue dans plusieurs secteurs d’activité : nous manquons notamment d’ingénieurs en informatique, d’infirmiers et d’artisans.”

Fondé en 1888 sous le nom de London Financial Guide, un journal de quatre pages destiné “aux investisseurs honnêtes et aux courtiers respectables”, le Financial Times est aujourd’hui le quotidien financier et économique de référence en Europe. Il n’y a pas une institution financière ou banque digne de ce nom qui ne reçoive un exemplaire de ce journal britannique immédiatement reconnaissable à son papier rose saumon.
Racheté par le groupe japonais Nikkei en 2015, le “journal de la City” voit son nombre d’abonnés à l’édition papier s’éroder peu à peu, mais a dépassé 1 million d’abonnés numériques en 2022. Plus de la moitié de l’ensemble de ses abonnés résident hors du Royaume-Uni.
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