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L’agriculture biologique à grande échelle augmenterait les émissions de gaz à effet de serre

Si l’agriculture biologique renforce effectivement la biodiversité et réduit l’exposition aux pesticides, elle n’est pas nécessairement bénéfique à grande échelle sans changement radical de notre mode de consommation.

Si l’agriculture biologique profite à l’écologie locale, elle n’est peut-être pas sans risque pour l’environnement à grande échelle. Des chercheurs de l’université britannique de Cranfield concluent ainsi leur dernière étude publiée aujourd’hui dans la revue Nature Communications. En extrapolant les comparaisons effectuées sur des observations locales de zones agricoles d’Angleterre et du Pays de Galles, ils en ont déduit les éventuels avantages et inconvénients de la mise en place d’une agriculture entièrement biologique. Au Royaume-Uni, selon la BBC, il est estimé que les méthodes d’agriculture conventionnelle sont responsables de 9% des émissions de gaz à effet de serre – contre un quart à échelle mondiale. L’élimination des fertilisants azotés artificiels notamment mis en cause, dans le cadre d’une agriculture biologique, s’avère bénéfique : elle réduirait de 20% les émissions provenant des champs et de 4% des élevages. Cependant, les rendements globaux ne seraient alors plus à la hauteur de ceux attachés à l’agriculture classique – jusqu’à 40% inférieurs, pour être exact.

Sans changement radical dans le mode de consommation alimentaire (ne serait-ce que des britanniques, ici), Guy Kirk, professeur à Cranfield et co-auteur de l’étude, affirme qu’un passage à une agriculture uniquement biologique augmenterait les émissions de gaz à effet de serre. « Si les bénéfices de l’agriculture biologique sur l’environnement local sont indéniables, que ce soit en termes d’exposition réduite aux pesticides et une meilleure biodiversité, nous devons surtout les évaluer en vue d’une production de masse mondiale », explique-t-il à Phys.Org. En effet, pour garder un volume de production constant, les agriculteurs seraient contraints de transformer davantage de terrain en terres arables qui retiennent plus difficilement le carbone. Côté élevage, une conversion biologique pousserait aussi, selon les auteurs de l’étude, à élever plus de bétails, émettant donc davantage de méthane. Ce scénario prospectif entraînerait non pas une réduction mais une augmentation de 21% des émissions de gaz à effet de serre produites par l’agriculture britannique. Cette étude n’a cependant pas tant pour but de mettre en garde en garde contre les limites de l’agriculture biologique que de sensibiliser sur l’importance d’un changement à plusieurs niveaux pour profiter réellement de ses bénéfices. A savoir : non seulement, une mutation des pratiques de production mais aussi des modifications – en adéquation avec cette dernière – des régimes alimentaires et de consommation.

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14 commentaires
  1. “Côté élevage, une conversion biologique pousserait aussi, selon les auteurs de l’étude, à élever plus de bétails, émettant donc davantage de méthane.” 
    Théorie sans fondement le passage au local et au 100% bio implique une diminution drastique de la consommation de viande !

  2. Non mais à un moment, il va falloir arrêter de dépenser des milliards dans la recherche scientifique pour conclure ce genre de chose… “Cultiver le terre dans le respect de la nature, c’est pas ecologique”. Vous en avez d’autres des âneries de ce type là ?
    Si on n’était pas si nombreux sur Terre, on aurait pas tous ces problèmes…

    1. C’est sur que c’est plus intéressant et plus propice à être vrai des paroles de gens lambda qui n’y connaisse rien…
      Sans la recherche scientifique, tu serais peut être pas la pour dire des anneries..

    2. Le problème c’est pas d’être nombreux , c’est qu’il y en a qui consomment 10 fois plus que les autres ^^

  3. “L’agriculture biologique à grande échelle augmenterait les émissions de gaz à effet de serre”

    Le conditionnel ou l’art de parler pour ne rien dire. ( Sciences )

    Quel intérêt concret de relayer ce genre d’informations à Lambda. Personne n’en fera rien d’intéressant si ce n’est pire à savoir déformer puis relayer à d’autres Lambda ?

  4. Ces commentaires…. 😔

    On vois direct les gens qui parlent sans avoir étudié la question….
    Il ne faut pas forcément croire ce que vous disent les pubs carrefour et lidl hein ! Leur but principal est de vous vendre un max de produits…

    Quelques petits points qui ne sont pas forcément évidents au 1er abord (Ne me croyez pas sur parole et allez vérifier par vous même. Tout ça est très bien documenté) :
    L’agriculture a besoin d’engrais qu’elle soit bio ou pas. Dans l’agriculture conventionnelle, on peut utiliser du ****** ou des intrants de synthèse. Le bio augmente drastiquement les besoins en ****** car il n’autorise pas les engrais chimiques et le seul moyen d’en produire est de faire de l’élevage.
    Le tout bio entrainerais donc une augmentation drastique du CO2 pour la fabrication des engrais nécessaires.

    Au niveau des pesticides, le conventionnel fait majoritairement appel au glyphosate tant décrié mais qui reste à l’heure actuelle le produit ayant le moins d’impact sur l’environnement. Il se dégrade en une 30aine de jours.
    En bio, on utilise majoritairement de la bouillie bordelaise. Le principal élément de cette bouillie est le sulfate de cuivre qui est extrêmement toxique et qui ne se dégrade pas. Les sols sont peu à peu saturés de cuivre et deviennent stériles. Le problème est particulièrement présent dans les vignes bio et a déjà causé des problèmes dans des pâturages de moutons intoxiqués.
    D’autres pesticides bio sont interdits depuis des années en conventionnel car hautement toxique mais sont autorisés en bio faute d’alternatives viables.

    Au niveau du rendement. cela diffère selon les plantes, avec pour certaines un meilleur rendement en bio mais en moyenne, le bio produit moins à taille équivalente (de l’ordre de 25% si je me souviens bien. Le plus gros écart étant sur les céréales). Passer au tout bio nécessiterais donc de raser des forets pour agrandir les champs. Cela produirais donc plus de CO2 car + de surface à traiter et moins d’arbres pour capter le CO2. Une plus grande surface entraine aussi une augmentation d’utilisation de pesticides ainsi que d’engrais.

    Après, ce combat bio VS conventionnel n’a absolument aucun sens. Le bio et le conventionnel ont chacun de gros avantages dans des domaines différents. Plutôt que de vouloir absolument avoir l’un ou l’autre, il faudrait réunir le meilleur des 2 mondes pour avoir une agriculture efficace ET respectueuse de l’environnement.

      1. En fait, les pesticides désignent tous les produits permettant de lutter contre les organismes considérés comme nuisibles dans la culture.
        Cela regroupe donc les herbicides (comme le glyphosate), les fongicides, les insecticides et la parasiticides.

    1. “D’autres pesticides bio sont interdits depuis des années en conventionnel car hautement toxique mais sont autorisés en bio faute d’alternatives viables.”

      Bah tiens ! Ces produits sont tellement toxiques qu’il est impossible de les citer ? Si c’est autorisé en bio, c’est autorisé en conventionnel, faut arrêter de prendre les gens pour des **** avec ton commentaire digne de la propagande de la FNSEA. Il y a d’ailleurs des agriculteurs bio qui n’utilisent pas la bouillie bordelaise et qui souhaitent se différencier via un label bio spécifique.

      1. Bon bah je pensais les gens assez dégourdis pour faire une recherche Google mais apparemment c’est pas ton cas 🙂

        Aller, histoire de bien te ridiculiser, je t’en cite quelques uns :

        Les
        tourteaux de ricin. Produit interdit dans plusieurs pays pour sa haute toxicité mais autorisé en France pour satisfaire la demande de pesticides dans le Bio.

        La
        roténone. Hautement toxique pour les poissons, les abeilles et l’Homme. Interdite en 2009 dans toute l’Europe mais a continué à être autorisée en Bio jusqu’en 2011 faute d’alternatives.

        L’huile thym. Un autre pesticide dont la toxicité est avérée mais n’a pas été interdite pour pouvoir continuer à l’utiliser dans les cultures Bio

        Un petit dernier pour la route : La bouillie bordelaise, responsable de rendre les sols stériles à cause de sa haute concentration en cuivre. Elle devait être interdite mais le gouvernement a du abandonner le projet de loi sous la pression des lobbys du bio

        1. Il est parfaitement faux de dire que le bio a besoin d’intrants. 
          Les expériences de permaculture permettent de constater le contraire. La ferme du du Bec Hellouin en est un très bon exemple, avec une productivité extraordinaire sur une toute petite surface.

          Ces recherches prennent modèle sur une agriculture qui ne changerait pas de modèle, ce qui n’a jamais été le point de vue défendu par les acteurs fondamentaux du bio, qui militent pour un changement radical. Un basculement sur une productivité globale de type permaculture permettrait au contraire, non seulement d’utiliser moins de terre, mais aussi de se passer de pétrole et d’intrants tout en préservant la biodiversité. 

          Seul changement : cela nécessite plus de main-d’oeuvre. Mais à l’heure du chômage de masse, est-ce un mal ? L’agriculture actuelle est mortifère et en train de s’autodétruire, il va de toute façon à terme falloir un véritable plan Marshall pour taper dans la fourmilière et évoluer.

          1. La permaculture a effectivement de nombreux avantages : rendements assez élevés et biodiversité accrue entre autres.

            Mais on manque encore de recul sur la rentabilité de ce modèle. Les différentes études donnent des résultats assez disparates.

            Il faudra attendre le développement de plusieurs microfermes en permaculture pour avoir une réelle vision sur l’avenir de cette méthode.

            Malheureusement, le modèle a du mal à séduire les agriculteurs à cause des doutes sur la rentabilité d’un tel système.

            La ferme du Bec Hellouin arrive à être rentable grâce à l’utilisation massive de stagiaires qui paient pour pouvoir travailler dans cette ferme.
            Ils ont aussi l’avantage de se faire fournir gratuitement de grandes quantités de fu-mier offerte par les élevages alentours. A l’heure actuelle la ferme du Bec Hellouin ne peut pas se passer d’engrais.

            Par contre si tu as des sources de fermes en permaculture arrivant à se passer d’engrais, cela m’intéresse fortement 🙂

            Avec les données actuelles, la permaculture se montre surtout rentable pour des petits potagers/fermes mais semble impossible à mettre en place à grande échelle.

    2. “le seul moyen d’en produire est de faire de l’élevage.Le tout bio entrainerais donc une augmentation drastique du CO2 pour la fabrication des engrais nécessaires.” Tu t’appuies sur quelle(s) étude(s) pour dire que la production d’engrais organiques via l’élevage produit plus de CO2 que la production d’engrais minéraux via l’industrie chimique ? ça m’intéresse, merci

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