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Exclu d’une visite par la présidence, le Journal de la Réunion publie une page blanche

Le Journal de La Réunion a décidé de marquer le coup après avoir été exclu de la visite d’Emmanuel Macron dans le quartier des Camélias. Il publie une page blanche, ce vendredi, et s’en explique dans un édito.

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Après avoir titré en Une de son journal de jeudi : « Pour l’instant, c’est du vent », le Journal de l’île de La Réunion s’est retrouvé exclu de la visite d’Emmanuel Macron dans le quartier des Camélias.

Ni excuse, ni révérence

« Le Président de la République s’est offert hier matin une visite, improvisée, aux Camélias. Mais nous n’avons pas été conviés à couvrir cette séquence. Le gratin de la presse nationale y était, nos confrères de la presse locale, aussi. Mais pas nous. Nos journalistes sont restés à quai à la préfecture quand leurs collègues montaient dans le bus de la visite organisée », explique dans son édito, le journaliste Lukas Garcia.

Une éviction que les journalistes vivent comme une punition « mesquine » : « Parce qu’il ne fait pas bon se montrer trop critique à l’égard du Président. On nous l’a fait savoir. La Une de notre édition d’hier a déplu en haut lieu. » Mais pas question pour le quotidien de s’excuser. « Tant pis. Ou tant mieux. Car si c’était à refaire, nous ne changerions pas un mot de ce titre. Il n’y aura donc de notre côté ni excuse, ni révérence. La présidence va devoir se trouver d’autres courtisans », affirme le journaliste.

Concernant la couverture de la visite dans le quartier des Camélias, la rédaction a fait le choix de faire paraître une page entièrement blanche, « pour marquer le coup et faute de mieux ».

Dans la seconde partie de son édito, Lukas Garcia en profite pour épingler de nouveau la visite du Président Macron sur l’île  : « Le cap fixé par Emmanuel Macron est aussi flou qu’abstrait. Il a plein d’ambition pour La Réunion. Il croit en nous, il nous flatte. Mais remarquez que c’est le contraire qui eut été étonnant. […] Giscard débitait les mêmes banalités en 1976. » Avant de poursuivre : « C’est dit en franglais, avec plein de mots modernes qui font chic, mais cela revient au même. Le potentiel, ça ne remplit pas les frigos. »

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