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Qualifié d’« éradicateur », le président turc Erdogan porte plainte contre « Le Point »

Visant le directeur de l’hebdomadaire et le rédacteur en chef de la rubrique « international », la plainte a été déposée pour « insulte au chef de l’Etat ».

Le Monde avec AFP

Publié le 25 octobre 2019 à 12h13, modifié le 25 octobre 2019 à 18h43

Temps de Lecture 1 min.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, le 24 octobre.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a porté plainte vendredi 25 octobre auprès de la justice turque contre l’hebdomadaire Le Point qui, en « une » de son dernier numéro, le qualifie d’« éradicateur » des Kurdes de Syrie. L’avocat de M. Erdogan, Hüseyin Aydin, a déposé une plainte auprès du bureau du procureur général d’Ankara pour « insulte au chef de l’Etat », a rapporté l’agence de presse étatique Anatolie.

Cette plainte, qui dénonce une atteinte à l’« honneur et à la dignité » du président turc, vise le directeur du magazine, Etienne Gernelle, ainsi que le rédacteur en chef de la rubrique « International », Romain Gubert.

La « une » du Point accuse M. Erdogan de « nettoyage ethnique » contre les Kurdes de Syrie dans le cadre de l’offensive lancée dans le nord-est de ce pays le 9 octobre et pose cette question : « Va-t-on le laisser massacrer les Kurdes (et menacer l’Europe) ? » La publication a suscité la colère du gouvernement turc. Jeudi, le porte-parole du président Erdogan, Ibrahim Kalin, s’en est pris sur Twitter à la « France qui a colonisé de nombreux pays africains (…), qui a massacré des milliers de personnes, pratiqué le commerce des esclaves et qui a regardé le génocide au Rwanda ».

Un précédent en 2018

La Turquie reproche aux pays et aux médias occidentaux de présenter son opération en Syrie comme une « guerre contre les Kurdes ». Ankara soutient que son offensive, suspendue depuis la semaine dernière, ne vise que la milice des Unités de protection du peuple, qualifiée de « terroriste » par la Turquie, mais soutenue par les pays occidentaux contre le groupe djihadiste Etat islamique.

Ce n’est pas la première fois que Le Point met en colère les dirigeants turcs. L’an dernier, l’hebdomadaire avait qualifié M. Erdogan de « dictateur », suscitant une avalanche de protestations à Ankara. En France, des militants avaient fait retirer des affiches des kiosques.

Le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) a annoncé qu’il « se tenait indéfectiblement aux côtés du Point et de toute sa rédaction » et dénoncé un « acte qui, au mieux relève d’une procédure bâillon, au pire d’un véritable acte d’intimidation en vue de tarir tout discours critique sur le régime du président Erdogan ».

La Turquie est régulièrement accusée par des ONG de porter atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. Depuis l’élection de M. Erdogan à la présidence en 2014, plusieurs milliers de personnes ont été poursuivies en Turquie pour « injure au chef de l’Etat ».

Le Monde avec AFP

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