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Reportage : être Kurde... dans l'armée turque

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Reportage : être Kurde... dans l'armée turque

Armée

Par , en Turquie

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L'armée turque combat les Kurdes de Syrie. Mais elle enrôle aussi dans ses rangs des Kurdes de Turquie, le service militaire étant obligatoire au pays d'Erdogan. Certes, ils ne servent pas sur le front, et l'armada lancée dans l'opération "Source de paix" est composée, outre les supplétifs djihadistes, de militaires professionnels.

Ce reportage est à retrouver dans le magazine n°1180 en kiosques cette semaine "Réseaux sociaux : la machine à lyncher" disponible en ligne pour 3,49 euros.

Discuter du service militaire obligatoire ? Harun* est d'accord, à condition de rester anonyme. Attablé dans un café réputé de Sur, le quartier historique de la ville de Diyarbakir, au Kurdistan turc, ce trentenaire d'origine kurde n'est pas à l'aise avec le sujet. Comme tous les jeunes hommes (à partir de 21 ans) en Turquie, il a été appelé à servir sous les drapeaux. En 2008, il a été incorporé au sein d'une unité de l'infanterie basée dans le nord-ouest du pays. Les violences physiques ? En un an d'armée, il assure n'en avoir vu ni subi aucune. Les insultes ? « On se faisait tous insulter, qu'on soit kurde ou turc. » Les discriminations ? « C'est du passé, ça. » Il se rappelle pourtant que certains « appelés kurdes » ont été insultés par un commandant car ils maîtrisait mal le turc. Il leur disait : « Allez-vous faire foutre, bâtards, ce genre de choses. » Au Kurdistan turc... tout le monde ne parle pas turc. Les dialectes kurdes traditionnels, le zazaî ou le kurmancî, sont dans certaines familles pauvres les seules langues utilisées.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne